Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

et baptisé "contribution" vu la connotation péjorative de l'impôt par tête dans le Pacifique
"anglais-allemand" !
Mais cette contribution était conditionnelle à :
1) la présence permanente d'un résident,
2) que ce résident soit médecin.
Sinon la contribution serait suspendue! Enfin en cas de dévastation cyclonique de
l'île, ce don ne se ferait pas pendant les deux années consécutives de disette qui s'en
suivraient...
Par contre, Viala fit appel à la nécessaire augmentation de la taxe de sortie du
coprah que la délégation lui promit d'étudier. Le 1 er juillet, le résident reçut une réponse
négative car compte tenu du monopole du capitaine Kaad de Fidji, négociant et unique
transporteur de Wallis, les chefs craignaient une augmentation des produits déjà coûteux
et Viala conclut: "je n'ai pu qu'admettre ce juste point de vue". Ainsi ce fut un
compromis négocié où chaque parti dut se résoudre à des concessions qu'obtint Viala.
La démarche de l'affaire est intéressante car elle traduit l'indépendance de la
monarchie, l'importance de la notion de consensus et le souci des apparences. Enfin la
mission, même muette à été témoin par le Père Bazin de la négociation et à influé pour un
compromis raisonnable du côté du roi.
Quant à Viala, on peut se poser deux questions sur son attitude, d'une part, avait­
il reçu les deux missives temporisatrices du gouverneur Liotard dont la dernière en date
du 29 mai alors qu'il obtint le 3 juin après une première entrevue avec le roi une réponse
négative? On peut en douter...! D'autre part, après le refus royal de la capitation, qu'un
parti favorable au résident se crée, agisse et pressionne le roi et son conseil en moins
d'une journée paraît-être une coïncidence troublante et sentant la pression organisée !
Viala avait-il intrigué en ce sens, jouant sur les oppositions entre chefs ... ?
Probablement...
- 134-