Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

nous paraît nécessaire de faire brièvement le point sur cette période et ses incidences
multiples sur la vie des insulaires et de leurs rapports avec les "blancs". En effet comme
l'écrit C. Ralston ils furent1 : "The first Europeans to make any significant impact on the
islands in term of inter-social understanding and the advance of European interest and
technology were the beach-combers"...
§ 1. Origines
Pour la plupart des auteurs, on peut reconnaître plusieurs origines à ce courant qui
déposa pendant plus d'une cinquantaine d'années des éléments disparates sur l'ensemble
des îles du Pacifique. Les bagnes qui s'établirent à la fin du 18ème et début du 19ème
siècle en Australie- furent certainement, mais dans une mesure difficile à appréhender,
des pourvoyeurs en "convicts" en rupture de ban qui, soit par embarquement clandestin
sur les navires de commerce (baleiniers, santaliers, navires de traites), soit par des
moyens de fortune (radeaux, canots volés) gagnèrent certains groupes insulaires- où ils
tâchèrent avec des métiers de fortune de se faire oublier ou de recommencer une nouvelle
vie aventureuse...
A ces éléments pénitentiaires se greffèrent vite avec l'essor des campagnes
baleinières, santalières ou commerciales, de nombreux marins souvent recrutés de force,
malmenés à bord des navires ou simplement désireux de séjourner dans des îles
accueillantes selon eux. Ces déserteurs furent nombreux y compris même ceux en
provenance de navires militaires'[. Souvent nombreux aussi, furent les naufragés ou les
abandonnés à terre pour cause de maladie ou d'indiscipline des rudes équipages d'antan.
Enfin quelques fils de famille ou voyageurs plus ou moins honorables n'hésitèrent point à
1 cf.: Corris P. : ibid
2 cf.: Villiers A.J. : Pirates et aventuriers des Mers du Sud. 1932.
3 cf.: Ralston, C. - 1977 - Grass huts and ware houses, op. cil
4 cf.: Lacroix L. qui cite le nombre de 300 déserteurs français dans le port de Talcahuano au Chili.
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