Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SECTION 3. LE PACIFIQUE DU SANTAL
C'est entre 1810 et 1860 que l'on peut situer le déroulement de la période du bois
de santal des îles du Pacifique. Ce trafic naquit de l'essor des colonies australiennes à
partir de 1800, des liens commerciaux qu'elle établirent avec le marché chinois où très
vite elles devinrent de grandes clientes en thé, produit dont la consommation était très
forte dans ces colonies.
Or, malgré les cours irréguliers du santal, la Chine n'hésitait pas à le payer cher.
Aussi lorsque le bois de santal fut découvert dans certains archipels du Pacifique, puis
lorsque la Compagnie des Indes Orientales perdit son monopole du commerce sur la
Chine en 1834, tous les éléments d'un commerce lucratif entre les colonies australiennes
qui apportaient le santal des îles et la Chine qui fournissait le thé se mirent en place sur
une grande échelle. Pour D. Shinebergl, le trafic prit l'allure d'une "sorte de ruée vers
l'or"...
Il apparaît que si ce commerce eût une grande importance par sa valeur
économique, il présentait des caractères qui le différenciait de celui de la période de
chasse aux baleines. Le santal n'était pas uniformément répandu dans les îles du
Pacifique et certains archipels en étaient peu ou pas pourvus. De plus l'arbre à santal dont
on distinguait trois qualités de son bois, est un arbre à cycle long (40 ans pour arriver à
pleine maturité) donc cette richesse n'était pas reproductible.
L'épisode du santal est intéressant car il se combine chronologiquement avec la
"belle période" baleinière de 1825 à 1850 ; mais il en diffère sensiblement par son champ
géographique comme par ses modalités de contact avec les insulaires.
C'est un trafic qui sera d'abord presque essentiellement concentré sur l'arc
mélanésien après l'épuisement rapide des gisements de bois de santal polynésien des
Hawaii, Marquises et Cook.
cf. Shineberg D. : Ils étaient venus chercher du santal. Traduction française par la S.E.H.N.C. N° 3.
1973. Nouméa. Publié en anglais sous le titre "They came for sandalwood". Melbourne University Press.
1967.
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