Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

passage ? .. Si, mais avec la connaissance empirique et l'espérance que porte toute quête:
"Je crois, je vois, que l'état des choses est plutôt un ensemencement d'îlots en archipels
sur le désordre bruyant mal connu de la merl...". Ainsi nous revenons aux îles et au
replat océanique qui les enrobe, mais la difficulté méthodologique subsiste; nous ne
pouvons fonder la relation du local au global que sur la théorie axiomatique, soit un peu
plus que sur des sables mouvants, un peu moins que sur la solidité du rocher de haut
fond ...
3°) La réflexion introduite ici doit être référenciée pour dépasser l'académisme.
Nous avons dit plus haut que l'archipel était dissymétrique... S'il présente une SYmétrie
en surface émergée (Futuna et Alofi ont 100 km2, Wallis, 120 km2 ...), n'oublions pas
qu'Alofi n'est pas peuplée.
Les dissymétries apparaissent surtout au niveau du local propre à chacune des
deux îles, prises surtout dans le fonctionnement des agents des pouvoirs.
Ainsi, la mission a bâti une sorte de place forte à Wallis par ses constructions, son
personnel qui la sert. Mais rien de tel à Futuna. Kolopelu fait pâle et modeste figure
rustique face aux orgueilleuses cathédrales bâties successivement à Mua...
Autant la mission de Wallis qui reçoit évêques, visiteurs de Sydney, officiers de
marine et consuls, est mondaine, autant celle de Futuna vit dans la monotonie d'un
rythme égal qui n'est que très rarement interrompu par le passage d'un "officiel". A la
société quasi trinitaire: missionnaires - cercle royal - insulaires de Wallis, Futuna
n'oppose aucune réplique d'un corps social autre que ses rustiques pêcheurs et petits
paysans vite frondeurs élisant leurs roîteletséphémères.
Alors que Wallis voit se dresser une résidence, une chancellerie ensuite,
longtemps seuls témoins de la présence coloniale, à Futuna, il n'y a rien ! Seul le
Supérieur y incarne aussi le Résident dont il est le délégué, et ce à la satisfaction générale
durant un demi-siècle...
1 Ibid, cf. : Serres, M. op. cit., p. 13.
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