Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

les aspects intéressants ou insolites de la vie insulaire ont été notés. Un danger néanmoins
apparaît aussi, l'opinion toute faite glanée dans un rapport apprécié d'un prédécesseur et
admise souvent sans critique et reproduite complaisammentl. Les inimitiés ou jalousies a
contrario faussent aussi parfois la continuité des jugements d'un administrateur à l'autre.
De Keroman, fier et péremptoire, discréditera l'humble Chauvot, Brochard critiquera
Viala qui à son tour dénoncera non sans véhémence sa personne. Barbier fera un méchant
croche-patte à Mallet (qui abandonna selon lui, et sa concubine et ses deux enfants, sans
ressources !). Bécu critiquera Brochard mais écartera Viala, Lamy s'abritera sous la
statue de commandeur de David 1...
Jusqu'à Viala, tous auront en commun leur isolement, des conditions de vie
pénibles pour le logement, l'oubli voire le dédain d'un gouverneur, comme Feillet, qui
trouvait coûteuse et inutile la résidence climatique des Wallis 1...
Chauvot, bien que médecin, semble ne pas avoir pratiqué la médecine, ce qui est
étonnant et ce n'est qu'avec Viala qu'on disposera du premier tableau médical de l'île.
Mallet, bien que magistrat (il fut juge en Nouvelle-Calédonie à Bourail) n'évoque jamais
les moeurs judiciaires de Wallis.
Viala, fin et systématique, accumule de longs rapports répétitifs sur la mission et
son emprise sur la société insulaire et finit par négliger l'essor économique du coprah,
comme l'arrivée de J. Brial ou des Chinois qu'il n'évoque même pas.
Magnin passe sous silence le rôle de Mgr Blanc pour l'impôt de capitation, Mallet
donne une tournure caractérielle à ses démêlés avec les tabous royaux...
Bécu sera l'esprit administratif le plus curieux de la société wallisienne où il s'est
installé en peintre cynique et contempteur des travers humains, mais pèchera peut être par
attentisme... Barbier, rigide et maladroit, aura à impulser un plan Guyon qui le laissera
amer et impuissant avec le trouble provoqué par A. Gerbault malgré son excellente
analyse de la situation.
1 Ce fut le cas avec les analysesde Viala...
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