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Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

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160.000 furent accordés à <strong>de</strong>s étrangers en 1882... A Samoa, nous avons déjà évoqué la<br />

surenchère <strong>de</strong>s revendications <strong>de</strong>s intérêts européens <strong>et</strong> américains, les spéculations<br />

malhonnêtes <strong>de</strong>s trafiquants américains <strong>et</strong> les résistances <strong>de</strong>s Samoans à ces entreprises<br />

<strong>de</strong> spoliation.<br />

En Polynésie Française, il y eut dans le domaine foncier une double politique <strong>de</strong><br />

captation <strong>de</strong>s terres par les Européens puis <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> leur statut juridique aux<br />

eff<strong>et</strong>s durables avec la promulgation en 1887 d'une loi française imposant<br />

l'immatriculation individuelle <strong>de</strong>s terres sur le cadastre. A côté <strong>de</strong>s appropriations du<br />

début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> coloniale <strong>et</strong> qui aboutiront en 1865, selon l'enquête agricole <strong>de</strong><br />

l'époque, à l'existence <strong>de</strong> 68 planteurs européens disposant <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites propriétés (677<br />

hectares au total), il y eut tentatives <strong>de</strong> création <strong>de</strong> grands domaines. Ainsi à partir<br />

<strong>de</strong> 1866, l'intérêt pour une spéculation lucrative sur le coton atteignit Tahiti <strong>et</strong><br />

l'Américain Stewart créa la "Compagnie <strong>de</strong> Plantation" qui malgré un domaine <strong>de</strong> 4.000<br />

hectares environ ne réussira pas à m<strong>et</strong>tre en valeur plus <strong>de</strong> 1.100 hectares avant la<br />

déconfiture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te entreprise en 18741. Aussi après c<strong>et</strong> échec, on assistera plutôt à<br />

l'essor d'une p<strong>et</strong>ite propriété française d'abord puis <strong>de</strong> franco-tahitiens, les "<strong>de</strong>mis",<br />

ensuite.<br />

On peut noter l'appropriation aussi par <strong>de</strong>s Européens, d'îlots dépeuplés où avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailleurs sous contrat, <strong>de</strong>s cocoteraies furent mises en place, que ce soit en<br />

Polynésie Française, aux îles Tokelau, aux îles <strong>de</strong> La Ligne, à Phoenix ou dans le nord<br />

<strong>de</strong> l'archipel <strong>de</strong>s Cook.<br />

Ainsi, ce rapi<strong>de</strong> tour d'horizon montre que les <strong>société</strong>s océaniennes, surtout celles<br />

établies sur les gran<strong>de</strong>s terres, ont vu rem<strong>et</strong>tre en cause parfois radicalement leur situation<br />

foncière, soit par <strong>de</strong>s aliénations <strong>de</strong> leurs biens fonciers, mais aussi par transformation du<br />

statut juridique imposé par les colonisateurs. Aussi, c'est un véritable bouleversement <strong>de</strong>s<br />

fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> nombreuses <strong>société</strong>s insulaires qui va en découler, comme <strong>de</strong> nombreux<br />

1 cf. Toullelan P.Y. : La Franceen Polynésieorientale. Tome II : 533-534,op. cil.<br />

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