Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

par la monétarisation des rapports, les changements culturels, les conflits nés du retour
des familles du Vanuatu et de Nouvelle-Calédonie, les pressions des "nouveaux
notables" insulaires de l'administration, celles du pouvoir politique comme des
représentants souvent aisés des groupes villageois expatriés en Nouvelle-Calédonie.
Surtout face à un problème global, il y a nécessité d'une réponse globale rendue difficile
par l'émiettement et parfois la confusion des pouvoirs des instances coutumières et la
force (à Futuna) des spécificités locales et des particularismes.
Certains défrichements (cf: Beaudou, Dupon, op. cit.) dépendent des seules
décisions d'opportunités locales des instances coutumières (comme autour du lac Lalo
Lalo ou à Alofi) qui, par électoralisme ou méconnaissance, autorisent de nouveaux brûlis
aux conséquence graves.
Le problème est donc central et structurel. Les habitants des trois îles peuvent-ils
continuer à pratiquer un double système de culture dont l'un est porteur à terme de
risques graves, voire catastrophiques pour leur milieu naturel? Y a-t-il une possibilité
d'introduire une politique acceptée par les villages, de protection absolue des forêts, de
reconstitution des zones délabrées génératrices de déséquilibres? Et pour répondre aux
besoins économiques et aux nécessités de l'indispensable autoconsommation pour les
familles les plus démunies et ne participant pas aux revenus salariés, est-il possible de
faire accepter une politique de l'innovation rurale avec des cultures plus intensives, à
meilleure valorisation, utilisant l'engrais donc raccourcissant les jachères?
Mais en fin de compte et dans une perspective de plus en plus nette de l'arrêt des
migrations non sélectives vers Nouméa, ne revient-on pas à poser le problème du
contrôle inéluctable de la démographie qui est le corollaire crucial maintenant du contrôle
de l'espace?
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