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Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

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Bataillon (blanc avec à chaque coin une croix soit bleue soit rouge <strong>et</strong> M : W au centre<br />

(Marie à <strong>Wallis</strong>)... TI promulga un réglement <strong>de</strong> police <strong>et</strong> commerce visant à empêcher le<br />

débarquement <strong>de</strong>s déserteurs, mutins, évadés <strong>et</strong> autres batteurs <strong>de</strong> grève. Plus libéral que<br />

celui <strong>de</strong> Du Bouz<strong>et</strong>, ce réglement <strong>de</strong> commerce autorisait l'entrée <strong>de</strong>s vins <strong>et</strong> alcools<br />

Français "une <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> notre commerce"... selon l'officier <strong>de</strong> marine. Notons<br />

d'ailleurs que ce réglement ne fut pas appliqué. Le roi remit aussi un bref message pour le<br />

roi Louis-Philippe où il précisait que: "le commandant <strong>de</strong> "l'Embusca<strong>de</strong>" a planté un<br />

pavillon dans mon fie. J'entends qu'elle soit indépendante <strong>et</strong> qu'elle n'obéisse à aucune<br />

autre terre si se n'est la France..." 1. On voit ainsi les bases initiales bien floues <strong>et</strong> très<br />

interprétatives qui ont présidé au protectorat français comme à la vision cynique du<br />

capitaine Mall<strong>et</strong> qui se justifia non sans une certaine prémonition <strong>de</strong> ce que serait<br />

longtemps l'archipel : "comme ce n'est pas une colonisation à entreprendre, le<br />

gouvernement Français en acceptant ce protectorat serait utile à notre commerce sans<br />

avoir <strong>de</strong>dépenses à faire " 2...<br />

A côté <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue cynique, il y a aussi l'intérêt <strong>de</strong>s points d'appui<br />

recherchés par la marine en s'appuyant sur le réseau <strong>de</strong>s missions religieuses françaises <strong>et</strong><br />

que Du Bouz<strong>et</strong> à très bien résumé :"enfacilitant l'extension <strong>de</strong> la mission catholique, elle<br />

augmentera le nombre <strong>de</strong> ports ou en termes <strong>de</strong> guerre, nos bâtiments qui traversent le<br />

grand océan n'auront pas à redouter l'influence hostile établie <strong>de</strong>puis longtemps dans les<br />

îles <strong>de</strong> l'est". Les "fies <strong>de</strong> l'est" sont les Samoa, les Tonga, les Cook, où la France<br />

empêtrée dans l'affaire tahitienne doit accepter la suprématie <strong>de</strong>s intérêts anglo-saxons.<br />

Ainsi, il est bien clair que <strong>de</strong>rrière l'écran missionnaire va se jouer longtemps une<br />

délicate partie entre marins, consuls, colons, commerçants pour le contrôle <strong>de</strong>s archipels<br />

du Pacifique sud. Dès 1834, un premier affrontement eut lieu à propos <strong>de</strong>s îles Gambiers<br />

(Polynésie Française) entre les Picpusiens <strong>et</strong> la"London Missionary Soci<strong>et</strong>y" qui refusait<br />

1 Cf: L<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> J.B. Lavelua du 5 novembre 1842 au roi <strong>de</strong> France. Archives du Ministère <strong>de</strong>s Relations<br />

extérieures. Océanie i, N° 190.<br />

2 Cf : L<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> Mall<strong>et</strong> au Ministre <strong>de</strong> la Marine <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Colonies. 17 octobre 1842.<br />

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