Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

protectorat n'a été rédigé". Effectivement, le texte de la demande de protectorat peut
apparaître bien succinct et ambigu, Viala dira que ces termes "en sont pires encore" que
pour Wallis!
Ile de Futuna
"Nous Soane Malia Musulamun , roi d'Alo et Anise Tamole, Roi de Sigave ,
nous remercions la France de la protection qu'elle à toujours bien voulu accorder depuis
le commencement de la mission à notre pays de Futuna et nous prions le gouvernement
Français de vouloir bien accorder toujours son protectorat si avantageux et dans les
mêmes conditions qu'à Wallis.
Fait à Uvéa, le 29 septembre 1887
Vu : le capitaine de vaisseau, commandant "Le Décrés" .
Signé: Laguerre
Ce texte parait à Viala, en effet, vicié dans son contenu, flou dans sa
terminologie, ambigu sinon maladroit. Les deux rois, se présentent comme co­
propriétaires "du pays de Futuna". Ils évoquent d'abord la protection, la fondent sur "le
commencement de la mission"... puis emploient le tetme protectorat dans le sens de
"protection". En y mettant en plus une notion "d'avantage" qui n'a guère de sens
juridique... D'ailleurs Viala a constaté l'impossibilité de gérer l'île à distance et même
d'y être informé de sa situation1. Le résident David dans son ultime rapport évoquera
succinctement Futuna où il n'a passé que deux jours. L'instabilité endémique propre aux
rapports entre les deux districts d'Alo et Sigave repose pour lui sur la prééminence
guerrière prise par Alo vers 1830-40 et devenu le district vainqueur de Sigave, situation
que ce dernier district tente régulièrement de remettre en cause...
Vivant en circuit fermé rompu seulement par les quelques passages des navires à
coprah, n'ayant qu'un seul commerçant depuis longtemps : "il résulte donc que la
1 Cf : Viala 4.23. du 12 février 1908
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