Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Il est à noter qu'en 1905, la nomination d'un résident-médecin depuis longtemps
demandée par la mission sera enfin acquise au Ministère des Colonies à Paris. Mais le
nouveau gouverneur, Bonhoure, ne cachera pas au Ministère 1 qu'il aurait préféré un
médecin célibataire compte tenu du fait que Viala ayant avec lui sa femme et trois enfants,
la réfection (enfin !) de la résidence de France estimée à 40.000 francs sera insupportable
pour le budget calédonien...
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Ainsi cette série de premiers regards et premières impressions sur la phase initiale
du protectorat français (1888-1905) dégage le constat que l'archipel n'a jamais suscité un
projet colonial sérieux.
Eloigné des pôles coloniaux français du Pacifique sud, difficile d'accès avec des
conditions météorologiques aléatoires, ne comptant que 5 000 habitants, n'exportant
qu'un peu de coprah d'ailleurs commercialisé par les sociétés étrangères, l'archipel n'a
pas d'intérêt pour Nouméa. Le couple mission-royauté qui domine sa vie politique laisse
peu de place à l'administration coloniale d'ailleurs peu souhaitée et qui n'a pas les
moyens seule d'y contrôler les turbulences insulaires qui agitent sporadiquement,
souvent pour des enjeux jugés futiles à Nouméa, les deux îles. Seul le souci de contrôler
un pion, un temps bien placé dans un Pacifique central où, de 1880 à 1900, les
puissances coloniales seront en compétition, justifiera la précaution diplomatique de
Paris en instaurant un protectorat "de jure". Seules les très virtuelles visées françaises sur
Tonga seront un alibi provisoire pour la nouvelle colonie jugée dérisoire en elle-même
par tous les observateurs officiels français. D'où ces flottements de la politique coloniale
française, le refus de dégager les moyens indispensables, le souci de gérer en évitant tout
1 Message du 15 mai 1905. Viala 4.1.
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