Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

éduit, souvent passager, car suivant les emplois offerts à l'époque par les chantiers de
grands travaux.
Si le recensement de 1969 permet de constater la place prise par la migration venue
de l'archipel wallisien, la stabilisation du mouvement va apparaître dès le début des
années 1970. En effet, seule la prospérité économique calédonienne amorcée à partir de
1960 par les projets miniers et l'essor d'une métallurgie locale avait justifié l'appel très
large à une main d'oeuvre périphérique (Tahiti, Nouvelles Hébrides, Wallis), puis à une
main d'oeuvre métropolitaine ou antillaise plus spécialis éel.
Or, à partir de 1972, le marché international du nickel va connaître un nouveau
retournement qui après l'euphorie des ventes et des cours va provoquer la récession des
productions et le repli des cours mondiaux.
Cette situation va d'autant plus affecter le territoire calédonien que la diversification
dans le monde des nouvelles zones d'exploitation du nickel ramène les gisements
calédoniens à seulement 25 % des ressources mondiales au lieu de 40 % dans la décennie
précédente. En Nouvelle Calédonie, "le plan Nickel" du gouvernement français arrêté en
1970 et qui prévoyait un objectif de 200 000 tonnes de métal usiné et une population de
200 000 habitants pour la période 1975-80 va se trouver bouleversé. A partir de 1973, la
croissance économique s'arrête et, après 1974, le renchérissement brutal des coûts de
l'énergie va très sérieusement pénaliser la production calédonienne qui ne dispose pas
d'autonomie énergétique et doit importer du fuel lourd pour sa métallurgie. Ajoutons que
les replis du dollar, monnaie de transaction pour le nickel, achevèrent d'aggraver la
situation.
Aussi à partir de 1974, la situation des migrations entre Wallis-Futuna et Nouméa
va connaître des transformations importantes. D'une part le flot de migration va se ralentir
nettement et d'autre part, on va assister à un phénomène de retour dans l'archipel de
familles ou travailleurs sans emplois ou désireux de marquer une pause après des années
de labeur.
1 Cf: Roux J.C. : Migrations, planche el notice N°26 (avec Fages J. el Bonnemaison J. pour la notice).
Atlas de la Nouvelle Calédonie - 1981.
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