Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

La production mesurée en figues de 3 kg, est de 2,4 tonnes/an pour Wallis et 1,2
tonne à Futuna. La figue est vendue 4 francs aux commerçants qui sèchent le tabac et le
revendent à 25 francs. Le bénéfice est ainsi estimé à 30 000 francs. Le résident estime
que les autochtones pourraient doubler leurs productions car cette culture est peu
exigeante en travail et donne deux récoltes par an.
Par contre le prix du kava s'est effondré, déplore le résident; d'ailleurs, le kava,
ne donne lieu vers Fidji ou Tonga qu'à une éphémère spéculation. Notons que le
problème de la qualité du coprah séché sera une pomme de discorde durable entre
producteurs locaux et commerçants étrangers.
Ainsi fin du siècle une prospérité indéniable touche l'archipel et en 1899 le
résident Ponge évoque 1 une récolte exceptionnelle de 1.100 tonnes de coprah à l'île
Wallis. Prospérité locale qui va attirer de nouveaux "traders" ce qui à terme transformera
quelque peu la configuration du commerce comme de ses pratiques.
Qui étaient donc les commerçants de l'archipel fin du siècle? A Futuna régnait ou
sévissait depuis longtemps (1866), un Allemand, Oppermann qui tenait l'unique
comptoir de traite de l'île, non sans problèmes. Oppermann appartenait à ces "coprah-
makers" aventureux venus à partir des Samoa grâce aux navires de traite de la société
Godeffroy. A Wallis en 1900, la présence commerçante est réduite à la famille Wendt
(allemande d'origine) installée depuis vingt ans et à de nouveaux venus arrivés depuis
peu (1898) avec la famille Joubert formée d'un couple et de deux neveux. Présentés dans
un rapport quelque peu dithyrambique comme "lespremiers colonsfrançais", les Joubert
sont en fait commandités par un Anglais de Fidji et fort mécontents de leur condition
précaire 2. Il apparaît aussi que cette famille est quelque peu difficile par ses exigences et
son égoïsme et ses membres sont désunis.
1 Lettre au gouverneur du 5 janvier 1900. Fonds Bouge
2 Lettre au gouverneur du résident Ponge du début 1901 (non datée) Fonds Bouge.
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