Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

succès, son rayon d'action sur les îles Ellice, Gilbert, Marshall, Carolines et à la
Nouvelle-Bretagne en 1872.
C'est la période de l'âge d'or de la société qui face à ses concurrents créa d'abord
aux Samoa des plantations modèles pour l'époque associant les cocoteraies et l'élevage de
bovidés et créa aussi des plantations de coton. Mais cette remarquable prospérité
supportera malle poids d'une expansion trop rapide avec le repli des cours du coprah qui
chuteront de 22 livres la tonne en 1870 à la livres en 1875 ! Aussi malgré ses amitiés
avec Bismarck et les milieux gouvernementaux, le fondateur de la société ne peut
échapper à la banqueroute en 1879. Compte tenu des implications politiques pour la
présence allemande de cette faillite, Berlin aidera à la constitution d'un nouveau groupe
qui reprendra les actifs de Godeffroy, la D.H.P.G. (Deustche Handels und Plantagen ­
Gesellschaft der Südsee Inselor). En effet, en 1877, 87 % du commerce d'exportation et
79 % du commerce d'importation des Samoa et Tonga (archipels officiellement
indépendants encore) étaient tenus par la société Godeffroyl. Le coprah représentait alors
près de 80 % des produits exportés par la société, il était suivi par le coton, et la nacre.
Avec le retour à de meilleurs cours du coprah à partir de 1882, la nouvelle société
D.H.P.G. va en améliorant sa gestion et en rationnalisant encore son système
commercial, trouver une belle prospérité avec l'essor des plantations de coprah qu'elle
créera en Nouvelle-Guinée et Micronésie. Si cette prospérité des sociétés allemandes a été
rapide, elle a bénéficié aussi d'une situation monétaire exceptionnelle et qui traduit bien le
côté de "nouvelle frontière" que le Pacifique conserva longtemps, avec l'utilisation
comme signe monétaire des dollars sud-américains. Profitant de la guerre du Pacifique
entre le Chili, le Pérou et la Bolivie (1879-1883), les agents allemands rachetèrent des
stocks de dollars et piastres sud-américains dévalués et très en-dessous de leur cours
légal 2 et les ré-exportèrent dans leurs agences du Pacifique. Ainsi les produits locaux
étaient achetés dans les îles au cours dévalué des pesos mais les produits de traite vendus
1 cf.: Firth, op. cil.
2 cf. : Bollard, op. cil. Aux crises financières et politiques propres aux pays Andins s'ajoutait une
dévaluation de 33 % environ de la monnaie argent par rapport à l'étalon or...
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