Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Des travaux récents! de terrain démontrent pour les trois îles de Wallis, Futuna et
Alofi, la gravité des processus de destruction du milieu naturel et ses conséquences à
terme. Peu auparavant, F. Anglevieil- avait donné, à partir d'une étude de photo-
restitution aérienne entre 1962 et 1982 (au 1/20.(00), une approche de la dynamique du
problème, en constatant le recul des forêts devant les polycultures à proximité des
villages, et l'importance prise par les tarodières irriguées sur la côte est d'Uvéa, et il notait
l'interpénétration des cocoteraies et de la forêt.
Dans la partie sud d'Uvéa, les cultures apparaissaient plus extensives avec une
emprise "plus forte des cocoteraies et de la forêt primaire". Au contraire, le district nord
de Hihifo voyait l'activité agricole bornée par la zone du Toafa. Cette approche sur Wallis
seulement, a été complétée par l'étude pluridisciplinaire récente de Dupon et Beaudou qui
permet un diagnostic serré des problèmes de dégradation du couvert végétal. C'est
l'agriculture vivrière itinérante sur brûlis, seconde composante après l'agriculture irriguée
du système agricole traditionnel, qui apparaît comme cause des actuels risques du milieu
naturel insulaire.
En effet, les pratiques anciennes de cultures sur brûlis eurent un impact limité tant
que la durée des jachères après épuisement des sols au bout de 3 à 5 ans sur des parcelles
soumises aux brûlis, permettait l'apparition et la consolidation d'une forêt secondaire
stable (jachère de 10 ans et plus). Mais avec la pression démographique, la durée des
jachères a souvent diminué (7 à 9 ans), il en résulte: "... l'appauvrissement de la
couverture végétale (qui) va de pair avec celui du sol.:" donc l'érosion facilitée par les
fortes précipitations ne laisse plus subsister qu'un couvert de fougères, empêche la
repousse des arbres, interdit la mise en place de cultures vivrières. A terme, les réserves
en eau sont compromises, et l'homme ne peut plus continuer à disposer des végétaux
utiles. A ces atteintes de l'homme, se cumulent celles plus sporadiques mais tout aussi
1 cf.: A. Beaudou et J.F. Dupon : Wallis et Futuna. l'homme contre la forêt P.R.OE. - C.P.S. 1986.
2 cf.: F. Angleviel : Des méthodes applicables à l'étude de l'agriculture wallisienne, D.E.A. de géographie.
Université P. Valéry. Montpellier - 1985
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