Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

qui restent réservés aux fêtes ... Mais compte tenu de l'accroissement démographique
dont se réjouit le prélat, c'est le système traditionnel de cultures par longues jachères qu'il
faudrait transformer grâce à l'utilisation d'engrais... Enfin la reprise du coprah reste
indispensable et Futuna indemne d'oryctes pourrait aider Wallis... En conclusion,
évoquant la précarité ou l'incertitude des moyens disponibles pour relancer la vie
économique de l'archipel, l'évêque faisait un appel à la République: " Dans la mesure où
les autres moyens se révèleraient insuffisants pour venir à bout de cette pénible et
dangereuse indigence, ne pourrait-on pas envisager pour l'avenir inunédiat que la France
sous le protectorat de laquelle s'est placée il y a déjà longtemps la population wallisienne,
se change en sa faveur en généreux Mécène ?"...
Ainsi c'est pour la prise en charge de ses ouailles par la République que plaide
l'évêque... On mesure le chemin intellectuel parcouru par la mission en moins de dix
ans! Cette demande ne restera pas vaine car dès août 1947, le Ministère décidera des
premières mesures 1 administratives, politiques et économiques qui influeront très vite sur
la situation locale.
Au point de vue économique, assurer le ravitaillement régulier de l'archipel
devient la priorité et un navire sera affecté à cet effet. La politique de relance du coprah est
reprise en compte ainsi que des expérimentations de nouvelles productions telles que
l'ananas, l'arachide, le ricin ... Un troupeau de bovins sera acheminé, la construction
d'un hôtel pour encourager le tourisme est recommandée, la piste d'avion devra être
réouverte et enfin une politique d'engagement de la main d'oeuvre locale sous contrat est
officialisée.
Si ces mesures paraissent bien théoriques et "Parisiennes" pour certaines d'entre
elles (tourisme, relance de cultures nouvelles), une impulsion officialise enfin les grandes
priorités: ravitaillement régulier, restauration des cocoteraies.
Si la situation de Wallis apparaît dans les années d'après guerre comme des plus
précaires, sur Futuna, en 1948 grâce à un rapport du Supérieur de la mission, nous avons
1 Cf: Lettre du Ministre de la F.O.M. du 21 août 1947 au gouverneur de la Nouvelle-Calédonie.
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