Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

îles Cook, Niue et Wallis n'ont pas connu de détérioration brutale de leur situation
démographique.
Néanmoins, à côté des causes directes de cette décadence démographique globale
et souvent rapide à partir de 1850 avec le début d'une colonisation en profondeur,
d'autres causes indirectes apparaissent. Elles sont d'abord d'ordre psychologique ;
l'irruption des Européens, de nouveaux styles de vie et de pensée, vont contribuer à
limiter les naissances par un emploi renforcé de techniques abortives ou de l'infanticide.
Dans certains archipels, la politique d'appropriation des terres (surtout en Mélanésie)
entraînera des révoltes (en Nouvelle-Calédonie en 1878, en Nouvelle-Guinée Allemande
comme en Papouasie ou aux Salomon, comme à Fidji et aux Nouvelles-Hébrides) qui
pesèrent lourd par leurs répressions et leurs séquelles sur la natalité. Il y a aussi les
nombreuses jeunes femmes qui partirent plus ou moins volontairement avec des marins
ou s'employèrent ailleurs... et enfin l'influence des missions qui, quelle que soit leur
obédience, s'efforcèrent d'atténuer "l'exubérance sexuelle" des insulaires... Toute ces
causes cumulées, malgré la maîtrise médicale des grandes endémies fin du 19ème siècle,
feront craindre un moment la quasi disparition de populations qui tendaient à devenir
résiduelles dans certaines îles, voire certains archipels (Marquises, Gambier, Nouvelle-
Calédonie). Autre phénomène à noter, à partir du milieu du 19ème siècle, une situation
démographique nouvelle commence à apparaître de façon plus ou moins marquée selon
les secteurs géographiques avec l'essor d'une couche de métis. La présence des groupes
de "beach-combers", l'établissement des premiers colons en Nouvelle-Calédonie, à Fidji,
aux Nouvelles-Hébrides, en Micronésie, à Samoa, aux Marquises et dans les archipels
proches de Tahiti ainsi qu'à Hawaii, vont favoriser cette "nouvelle société" océanienne,
surtout dans les archipels polynésiens! où la classe "demie" va lentement jouer un rôle de
plus en plus important de société charnière entre le Pacifique autochtone et les Européens.
A ces métissages avec les Européens, s'ajouteront les métissages avec la main-d'oeuvre
cf. McArthur N. : Essays in multiplication (Europeans seafarers in Polynesia) . J,P.H. vol. 1 : 91-105 ­
1966, qui estime que les 2.500 beach-combers recensés ont très largement imprégné par leurs unions
locales les actuelles populations
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