Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Le problème de la difficulté de communication entre Wallis et Nouméa est apparue
nettement tout au long des péripéties propres à cette crise. Le Père Bazin initialement a
orchestré la chute du roi en jouant remarquablement sur la carence des commu­
nications ; la même carence qui n'a pas permis au gouverneur Bonhoure de suivre la
montée de la crise et de prévenir les initiatives désastreuses de son résident...
Bouge lors de la crise du non paiement de la contribution volontaire verra ses
menaces au roi rendues platoniques par l'absence de navire de soutien: "le résident n'a
aucun moyen..." écrira-t-il et Brochard par la suite devra jongler dans ses
machinations en prenant en compte la possibilités au non d'avoir le soutien naval
nécessaire... Jamais le côté artificiel du protectorat, pièce rapportée dans l'ensemble
français du Pacifique, ne sera autant évident ainsi que la précarité du dispositif colonial
où il est inséré.
Un facteur nouveau apparaît ici avec le rôle pris par Paris, le Ministère des
Colonies et l'autorité politique gouvernementale. Dès les débuts, l'affaire est pour
information transmise à Paris, c'est de Paris que Viala réagit, c'est à Paris que
Brochard ira se faire entendre : c'est Paris à plusieurs reprises qui dictera au
gouverneur comme au résident la marche à suivre.
Mais Paris s'en tient aussi à des principes généraux, laisse le soin, parfois à
travers des formules de facilité, aux responsables locaux de régler au mieux le
problème... Paris qui, derrière la formule creuse "de l'exercice de la responsabilité
républicaine à Wallis", laisse peu de vrais moyens d'actions: le Budget ne le permet
pas ! Et a choisi en fait la modération: reconnaissant la position spécifique au point de
vue historique de la mission mais gardant le souci d'avoir un roi qui obéit
formellement à l'administration... Paris où Mgr. Blanc jouera aussi l'apaisement
vertueux...
En fait, ce n'est pas l'avenir bien modeste du protectorat qui importe tant auprès
des dirigeants, mais le souci d'éviter "dans les colonies" le réveil officiel d'une
nouvelle crise religieuse et politique alors que la France recherche l'oubli et craint
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