Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Hihifo " et il a choisi des chefs dociles, sanctionné les trublions, interdit au Tiers Ordre
de faire de la politique ou de participer aux fono ... Enfin le résident qui estime que
"Wallis est une propriété de rapport de la mission mariste" voudrait soumettre les activités
temporelles de la mission au régime des sociétés civiles "avec un conseil, formé par
exemple du résident, du supérieur de la mission, d'un commerçant et d'un chefindigène"
! Ce conseil serait aussi habilité à "prendre des sanctions contre les missionnairesfauteurs
de troubles"... Continuant sur ces vigoureuses brisées, le résident déclare s'être fixé pour
1932, un programme pour "sortir le pays de son engourdissement" cela en "forçant" les
wallisiens à récolter et vendre le coprah, à limiter le gaspillage des noix et, à faire
entretenir les cocoteraies en utilisant des sanctions contre "les petits-chefs"...
La réaction de Guyon face à cette triomphaliste manière forte sera négative: "M
Renaud s'est en effet montré très actif, il lui reste à gagner du calme". Face à la mission,
le gouverneur critique l'attitude de résident et refuse de soutenir sans justifications "une
politique de combat". Aussi interdira-t-il 1 tout remplacement de chefs sauf avec son
approbation...
Or la situation générale du protectorat va aller se détériorant comme le signale un
rapport du résident 2 . En effet, les prix du coprah sont bas avec la crise mondiale et la
chute de la production. Les prix des produits importés français sont avec les marges du
commerce local trop chers. Aussi, les Wallisiens déjà atteints par l'oryctes sont très
mécontents et mettent en cause, la nouvelle ligne française de navigation: "le coût de la
vie a donc doublé du seulfait de cette liaison" note le résident; le coprah est payé deux
fois moins et les commerçants protestent contre l'introduction de la monnaie française et
"les droits écrasants pour le commerce" qui en découlent...
Aussi l'autorité du résident est battue en brèche, les corvées gratuites jugées
abusives sont refusées. Face à ce marasme, pour Renaud, seule l'annexion et "la prise en
main" du pouvoir royal seraient les seuls remèdes...
1 Cf : Renaud 11.9. du 26 mai 1932
2 Cf : Renaud Il.11 du 21 juillet 1932
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