Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

d'intérêts économiques se développeront : huile de coprah, guano, trafic de main
d'oeuvre, installation de comptoirs commerciaux, début des premières plantations
européennes.
L'intensification de ces activités entraînera l'apparition de concurrents
(Allemands, Américains, Espagnols) et aggravera l'antagonisme déjà latent entre Français
et Angle-Australiens avant 1850. Ces rivalités, la complexité des problèmes juridiques
qui en découleront, l'âpreté des méthodes et des concurrences d'intérêts aboutiront, afin
de moraliser les pratiques propres aux zones de nouvelles frontières sans lois, à la mise
en place de consuls qui deviendront vite les agents actifs d'une politique de mise en place
de souveraineté par le biais de protectorats ou d'annexions.
Le Pacifique ainsi, tardivement, rentrait dans l'ère des zones d'influence, puis des
tractations entre grandes puissances, entraînant des découpages coloniaux parfois
complexes. Fin du 19ème siècle, le Pacifique océanien est ainsi devenu un monde clos,
délimité par des traités et soumis à de nouvelles formes économiques de mise en valeur
(système de plantations) qui auront un impact majeur sur le devenir de ses sociétés
insulaires.
SECTION 1. LE PREMIER MODELE DU COMMERCE EUROPEEN
LE TRAFIC DU PORC TAHITIEN
A partir du début du 19ème siècle, la Grande-Bretagne va être la première
puissance directement présente dans le Pacifique Sud avec le développement d'une
colonisation de peuplement d'origine pénitentiaire en Australie (fondations des colonies
de Port-Jackson (Sydney) en 1783 puis de Nouvelles-Galles du Sud et de Tasmanie).
L'installation d'une nombreuse population pénale déportée aux antipodes va nécessiter la
mise en place d'un embryon de services coloniaux, d'unités militaires, de maisons de
commerce qui iront se renforçant avec l'essor de cette colonisation et l'arrivée aussi des
colons libres. Très vite se posera le problème du ravitaillement de la jeune colonie,
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