Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

De tout cela, il résulte qu'aujourd'hui à Wallis-Futuna la société comme l'économie
traditionnelle qui en découlent sont dans une impasse qui risque d'aller grandissant et de
dégénérer en crise du "vouloir vivre" propre aux organismes atteints d'obsolescence...
En effet, on peut penser que l'ère des grands travaux d'équipements s'achève.
L'administration s'efforce et la tendance va aller s'accentuant, de comprimer les dépenses
publiques et de les rationnaliser. Cela est apparu avec la remise en cause des tarifs aériens
et du fret bateau, comme avec les réductions de programmes ou le souci de dégager, à
partir des possibilités locales, des productions et des revenus nouveaux.
La chute brutale depuis 1980, compte tenu des aléas de l'économie calédonienne,
des envois de fonds, se fait déjà sentir. Enfin les retours déjà sensibles d'anciens
migrants, la difficulté d'envoyer les jeunes à Nouméa accroissant les charges de
l'économie traditionnelle, risquent très vite aussi de faire éclater des conflits de
générations (avec l'acculturation qui progresse) comme d'intérêts économiques
contradictoires.
En effet, l'exemple du semi-échec des reboisements, la difficulté pour les jeunes à
trouver des terres disponibles ou des capitaux pour lancer des productions nouvelles sont
à prendre en compte. La déforestation grave de Futuna, l'extension du Toafa à Wallis
traduisent la crise de cette société et sa difficulté à prendre en compte les nécessaires
ajustements socio-économiques qu'elle implique.
Or, sur cette problématique déjà difficile se greffe, en découlant directement, une
autre question tout aussi préoccupante à court terme, celle du problème agricole de
l'archipel.
§ 5. La fin des terroirs agricoles d'antan...?
De 1950 à 1970, la politique de migration vers la Mélanésie du sud a
permis de différer les choix d'une difficile politique de prise en compte de l'impasse
agricole dans laquelle se trouvent engagées les deux îles depuis longtemps. Or, avec les
déconvenues de la crise économique calédonienne qui va, à partir de 1973, enrayer
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