Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

l'avons vu, sur les aspects scolaires de la crise mais c'est le Père Marquet qui produira un
assez long rapport où il reprendra l'historique de la crise. Ce document comporte une
longue note explicative anonyme et rajoutée qui est un rappel, justificatif parfois, très
approximatif des rapports entre la mission et les résidents français depuis 1910. L'auteur
évoque la crise économique qui rend Wallis pauvre et réduit les revenus de la mission à la
vente de 15 à 20 tonnes de coprah, aux offrandes en vivres, et constate l'absence de
quêtes vu la pauvreté générale. Surtout, la personnalité agitée et "fourbe" du résident
Renaud y est dénoncée en s'appuyant sur le gouverneur! Il est à noter aussi que J. Brial,
son ami Sele (qui deviendra Kivalu en 1933) et Sosefo Mautarnakia, sont accusés d'avoir
incité le résident Marchat à prendre le décret anti missionnaire de 1930. Après la
conclusion de cette affaire, grâce à l'apaisement des rapports entre la mission et la
résidence, dû à l'autorité du résident David, on dispose de peu d'informations d'origine
missionnaire. Après 1936 et la nomination de Mgr Poncet à la tête du nouvel évêché, le
résident et l'évêque semblent avoir traité directement nombre d'affaires pendantes.
Néanmoins, en 1939, Mgr Poncet enverra à Nouméa, à l'intention du gouverneur
Marchessou, un long réquisitoire intitulé: "Sur le travail forcé à Wallis" qui dénonce le
système des corvées administratives mis en place par le "Roi David" et continué sous le
résident Lamy.
Ainsi, nulle part n'apparaît dans les sources maristes les plus autorisées, l'idée
d'une réduction constituée et d'un héritage autre que spirituel à défendre. Nulle part ne
ressort le souci de définir une politique missionnaire visant le moyen ou long terme avec
un souci de contrer à l'avance la politique de Nouméa et de ses résidents. La mission se
contente en fait de répondre au coup par coup, de traverser les difficultés... En fait,
depuis 1910, elle est sur la défensive, n'ayant dans l'état des sources disponibles qu'un
souci de permanence sans projets novateurs, faute de moyens et d'hommes.
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