Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

d) La fin de la belle époque la crise de l'oryctes
Fin 1929, le rapport annuel du résident Marchat 1 atteste que le plan Guyon n'a eu
qu'un résultat économique éphémère. Le budget est lourdement déficitaire, les dépenses
représentent le double des recettes...
Des crédits attendus pour le plan Guyon n'ont pas été attribués par Nouméa, la
production de coprah stagne à 1300 tonnes ... Pour Marchat, les plantations sont
localisées en bord de mer car à l'intérieur les sols sont trop pauvres. Mais la perte de
coprah due aux rats et roussettes (chauves souris frugivores propres à la Mélanésie et au
Pacifique central) est estimée par des connaisseurs comme 1. Brial et Joubert à 250
tonnes par an. De plus par nécessité due au manque d'eau potable, on estime à 1000
tonnes les noix consommées par les indigènes. Enfin les cocoteraies sont envahies par les
brousses, les jeunes arbres poussent au hasard d'où une perte de productivité. Enfin à
Futuna, le coprah est mal séché par les producteurs alors qu'à Wallis les commerçants
obtiennent une bonne qualité. Pour Marchat, cela est le résultat "de la nonchalance"
comme du "manque d'autorité des chefs", malgré les pressions de l'administration...
C'est fin 1930 qu'officiellement un rapport du résident apporte une nouvelle
catastrophique: l'oryctes du cocotier est apparu à Wallis et a commencé à attaquer les
plantations, la conséquence est prévisible, Fidji va imposer la coupure des relations
maritimes, et l'arrêt de l'achat du coprah de Wallis... Cette situation se conjugue avec la
crise économique mondiale et la chute des cours des produits oléagineux. Certes des
mesures d'éradication du Rhinocéros du cocotier vont êtres prises avec le nettoyage des
cocoteraies, mais l'avenir s'annonce sombre car si Futuna reste indemne, pour Wallis le
retour à l'auto-consommation est l'unique perspective avec une "population en
accroissement continu". Aussi pour le résident est-il impératif de prévoir une polyculture
pour alimenter la population et l'introduction du café, du cacao ou coton qui cultivés "sur
ordre royal" permettraient de pallier à "l'indigence et insouciance indigène". Son
1 Cf : Marchal 10.26.
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