Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Ces cinq facteurs endogènes, si on les passe au crible d'une analyse critique en
terme de handicaps propres et de dépendance extérieure, nous donnent une première
vision des bases structurelles des deux îles :
1 . Le poids de l'insularité. S'il existe, on ne peut dire, en comparaison avec d'autres
milieux insulaires du Pacifique, qu'il soit rigoureux car Wallis et Futuna
s'intercalent presque entre les Samoa (350 kms) et Fidji (450 kms). Donc les deux
îles ne souffrent pas d'une excentricité géographique débilitante bien que Futuna
soit moins bien desservie et de façon indirecte à partir de Wallis.
2 . Pression démographique. Elle devient sensible avec 56 habitants au km2, plus
aujourd'hui encore avec une estimation administrative faite en 1986 (le dernier
recensement est de 1983) donnant 14160 habitants (contre 12174 en 1983). Ainsi
les deux îles s'acheminent vers des densités sensibles, voire fortes à terme, et
s'approchant de la moyenne du Pacifique central. Donc c'est un facteur à valeur
négative dans le futur contexte des deux îles avec un accroissement moyen de 3,2
de 1963 à 1983 1 , de 3,6 actuellement mais imputable pour 35 % aux retours des
immigrés (100 retours en 1985).
3 . Croissance de la population. Elle reste forte, trop forte, car renforcée à côté du
solde naturel, par les retours de Nouméa donc abère les possibilités futures de
développement.
4 . Homogénéité politique. Elle se pose en terme global pour le territoire comme en
terme propre à chaque île. Globalement, nous l'avons dit, il n'y a pas phénomène
d'archipel, donc pas de continuité entre les deux îles regroupées
administrativement certes, mais ayant conservé chacune une sensible originalité
politique et Futuna, la plus petite, s'attachant à prévenir les empiètements de
Wallis, la plus peuplée. Mais qu'en est-il malgré cette ancienne césure, au niveau
1 Soit 45 % d'accroissement de la population .
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