Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

curieusement, ce qui finalement ne devrait avoir que des conséquences botaniques...
Futuna en fait, tend vers la Mélanésie, a organisé plutôt ses liens anciens vers Fidji ou
Rotuma... Surtout, et là il Y a différenciation, l'une, Wallis, de par sa ceinture récifale,
avec le hâvre sûr de son lagon, ses passes protégées, est à la fois île d'accueil des
insulaires venus de l'Océan, et île protégée des touchées indésirables... Son relief plat
enfm, a permis un facile contrôle de son territoire insulaire. Futuna, au contraire, île sans
protection naturelle, vite dangereuse avec les intempéries climatiques, ne sera qu'une île
de passages brefs ou s'accroche une population qui, grâce à un relief marqué, éclate en
unités autonomes...
Donc, clairement ici, la géographie physique a imposé ses types d'insularité.
L'une ouverte à Wallis et propice à l'homme et à l'épanouissement de ses formes sociales
et de ses échanges avec l'extérieur, l'autre à Futuna, inhospitalière, repoussant les
contacts, dissuadant les curiosités, préservant en les clivant, ses micro communautés
humaines. Ainsi, ce couple insulaire s'avère dès l'origine, antagoniste avec une île
"active", Wallis, et une île introvertie et crispée sur elle-même, Futuna.
Ainsi, le partage initial est là, organisé sous le signe du clivage insulaire du faux
archipel, pure création géopolitique de circonstance reposant sur un abus de
terminologie !
Les différents acteurs qui se succèderont ne pourront que constater cette césure
géographique initiale et fondamentale.
Le jeu des acteurs sur "ces têtes d'épingles" (J.F. Dupon) du Pacifique central a
finalement dû accepter les implications de cette discontinuité insulaire et accorder un
traitement différent à chacune de ces îles.
A Futuna, les pouvoirs coloniaux de la mission, du commerce, de
l'administration, corespondront à la fruste simplicité des pouvoirs politiques locaux et de
leurs maigres substances. Peu de mission, sinon libérale et "bon enfant," peu de
commerçants, peu sinon pas d'administration, jusqu'en 1959...
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