Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Wallis pour y chercher l'holothurie! et y installera une base. En Polynésie dès 1810-11,
les premières collectes de bêches de mer avaient déjà été effectuées.
Le fait intéressant qui découle de cette exploitation réside dans le type de rapports
qu'elle va entraîner avec les insulaires et leurs conséquences. Avec l'épuisement du
santal, la collecte de l'holothurie en se développant deviendra autonome et créera sa
propre activité spécifique. Si les centres d'affaires australiens vont jouer naturellement un
rôle majeur dans l'organisation du trafic, on peut noter à Fidji une concurrence avec des
navires américains de Salem ou avec des bateaux de pêche espagnols de Manille en
Micronésie.
II est à noter que les cours des produits variaient parfois très sensiblement,
caractère propre aux produits de traite coloniaux et dû aux effets de modes et à l'ouverture
plus ou moins grande du marché chinois à ce produit (de 60 à 100 livres sterlings la tonne
dans la seconde moitié du 19ème siècle). Si la collecte était relativement aisée, faite le
long des plages, ou près des récifs et des plateaux coralliens avec de petites embarcations,
l'activité la plus délicate était la cuisson et le séchage qui exigeait un grand soin car
l'holothurie mal préparée pourrissait parfois dans les cales des navires de transport. Ainsi
la main-d'oeuvre autochtone était assez largement utilisée. Cela supposait l'existence d'un
accord avec les chefs et leurs sujets, définissant les conditions de travail et de troc. A
Fidji, le capitaine Bureau qui "faisait le trepang" fut massacré en 1830 avec son équipage
(cf. Lacroix L. op. CiL).
La préparation de l'holothurie entraînait aussi la nécessité d'un abondant
combustible, donc de bois local, dont la coupe nécessitait des accords de gré à gré avec
les villages et parfois créait des malentendus et des incidents. Pour certains auteurs (cf.
Ward, op. cit), les pêcheurs d'holothurie n'hésitèrent pas, à Fidji comme ailleurs, à
échanger les premières armes à feu contre la collaboration des autochtones... En
Polynésie, la dispersion insulaire et la multiplication des petits sites de pêche obligèrent à
cf. Burrows E.G. : Ethno1ogy of Uvea. 1937. Bishop Museum. Hawaii, et le récit très détaillé qu'en
donne, d'après la tradition qu'il recueillit, le résident Renaud: Les îles Wallis. Histoire et ethnologie,
publié par l'auteur. 1983.31, rue de Suède. La Rochelle - 17000.
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