Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Tui qui confirmait ses ambitions de reformer l'ancien empire tongien d'où les litiges qui
éclatèrent entre lui et les chefferies de Samoa ou Fidji comme celle de Wallis...
Ainsi, les missionnaires français furent éconduits par le Pasteur J. Thomas
d'ailleurs fort prévenu contre "la croix en or de Mgr Pompallier" trop ostensiblement
arborée... Ainsi les protestants espéraient-ils venger les "Kepplers" assassinés en
appuyant les Wallisiens en lutte contre le roi de Wallis qui venait de s'appuyer sur Mgr
Bataillon.
En 1844, 120 Tongiens protestants arriveront à Wallis et à Futuna ce seront une
soixantaine de Wesleyens de Niua. Le chef Pooï qui s'appuie sur eux passe alors au
Méthodisme! Un fort noyau de 3 à 400 protestants s'était développé à Falaleu, fief de
Pooï et où la population s'était convertie avec son chef; le roi de Wallis impuissant,
autorisa leur culte. Puis de 1843 à 1851 une guérilla entre villages catholiques et
protestants agita l'île. Mais Pooï revenu de Tonga avec un petit renfort ne pourra
l'emporter. A partir de 1851, le village de Falaleu se lasse, les conversions au
catholicisme commencent, car Pooï a déçu ses partisans. Finalement il fuira à son tour à
Vavao avec 500 fidèles selon les Méthodistes... dont une partie sont des catholiques
fidèles ... que Mgr Bataillon ramènera à Wallis en 1861 après le décès de Pooï...!
Curieusement, s'installera aussi à l'île Savaï des Samoa! lors de ce conflit, un
petit groupe wallisien que rencontra le futur Monseigneur Elloy : "Il trouva à Fuléaloupo,
un noyau de catholiques Wa//isiens que la guerre avaitjadis chassésde leur pays... //s
étaient restés fermes dans leurreligion..."
Donc après le départ de Pooï à Tonga, le protestantisme se réduisit en peau de
chagrin mais Chauvot notera encore en 1888-89 des conflits armés entre les villages
restés protestants et les villages catholiques. Etait-ce vraiment de vrais protestants ou des
1 cf. : A. Montfat : Mgr L. Elloy, op. cil. p. 71-72
- 98-