Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

pour sa présence et seules les assurances de David au Père Fillion suspendirent les
menaces d'excommunication envers les familles prêtes à y envoyer leurs enfants...
§ 2 - Contrôler une monarchie insaisissable
L'installation d'un protectorat même formel, va poser très vite le problème de la
vie politique et de son contrôle par l'autorité coloniale. Problème complexe pour les
résidents nouveaux venus, car le politique dans les milieux insulaires est par essence
multivoque dans son expression et polymorphe par ses représentations sociales.
En effet, le politique à Wallis c'est d'abord un roi, qui charismatique par tradition
est mis en tutelle par la régle du consensus et de l'élection par le conseil royal, mais c'est
aussi le personnel politique, c'est à dire les princes, les ministres à vie et leur parenté, soit
environ 20 % de la population totale de Wallis. Aussi c'est le déroulement des séquences
propres avec les crises de fonctionnement du système que nous allons appréhender avec :
- Les crises de succession des rois
- Les frondes princières
- Les rivalités avec la mission
- Les rivalités avec le résident
Jusqu'en 1900 au moins, compte tenu du prestige de la reine Amélia, des
pressions externes et des dangers internes avec l'existence d'un parti pro-tongien,
protestant donc pro-anglais, les successions royales furent vécues dramatiquement par
leurs acteurs et ceux qui s'efforçaient de manipuler le système.
a) Les crises des successions royales
Depuis l'élection de la reine Falakika, la mission observe avec soin le processus
de l'élection et si nécessaire intervient pour pousser son candidat lorsqu'il y a nécessité.
A partir de 1888, pour les résidents comme pour la mission, la succession de la reine
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