Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

CHAPITRE VII • UN AUTRE REGARD SUR LA MISSION
UNE ENTROPIE PRECOCE ?...
Ceux qui ont eu à juger le bilan de la mission ont souvent basé leur avis sur
quelques faits qui, effectivement, contribuaient à produire une vision "impérialiste" du
système missionnaire instauré par les Maristes.
Ces faits portaient sur :
- La personnalité du fondateur
- La politique de construction
- L'ordre moral imposé à la population
- Le contrôle du système politique indigène
Nombreux sont les témoins qui en effet furent obnubilés par la personnalité du Père
Bataillon, le fondateur, futur évêque d'Enoch, premier Vicaire Apostolique qui tel un
nouveau croisé du 19ème siècle, créa et imposa à l'adversité des circonstances, ce grand
vicariat de l'Océanie Centrale qui engloba d'abord Wallis-Futuna, Fidji, Samoa, Tonga et
la Nouvelle-Calédonie (jusqu'en 1847).
Certains ont vu en lui une sorte de Richelieu, d'autres un Mazarin... mais rares furent ceux
qui restèrent indifférents à cette personnalité hors du commun, à l'homme de pensée,
homme d'action aussi, guerrier ou diplomate de tempérament selon les circonstances,
fastueux comme acceptant une vie chiche, colérique et vindicatif comme doux et persuasif ;
il fit plier indigènes comme missionnaires, sut en imposer aux consuls comme aux officiers
de marine... TI était évident qu'une telle nature, la hauteur de ses exigences, devaient
marquer profondément ceux qui furent ses admirateurs ou ses détracteurs, donner une
empreinte indélébile à la première époque de la Mission (1840-1877), justifier et amplifier
la vision d'une théocratie mariste épousant les contours d'un système de réduction mariste
imposé à "ses îles".
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