Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

David 1 constate que "les indigènes actuellement sont pauvres, beaucoup n'ont pas la
somme nécessaire pour l'achat d'un "lava" (tissus depagne) ou d'un morceau desavon et
la gêne règne dans les cases". Dans les mois qui suivent, la situation va aller s'aggravant,
les cours du coprah baissent encore et les commerçants refusent le coprah "sec " mal
préparé payé à 300 francs la tonne au profit du coprah vert payé seulement 150 francs...
Mais il est revendu à Marseille 876 francs ! Aussi le résident demande-t-il une
revalorisation des cours car "le sort de nos protégés WaIlisiens est donc assez misérable"
et malgré l'auto-consommation qui est assurée, beaucoup ne peuvent plus acheter des
produits de base comme le riz, le savon, le pétrole.
TI en résulte que le recouvrement de l'impôt a créé chez certains, une détresse
marquée par la vente de volailles ou de porcs, voire des travaux à forfait.. Accaparé par
la lutte contre l'oryctes le résident se sent désemparé...
Mais David est un homme d'action qui va réagir, ayant constaté que beaucoup de
coprah sert à l'alimentation humaine ou des porcs, et que le débroussaillage des
cocoteraies dure peu, il va concevoir un plan d'action en trois points 2 .
1°- Introduction de bovins pour fournir lait et viande et qui pâtureront sous les
cocoteraies assurant ainsi leur entretien.
2°_Création de réservoirs à eau potable pour limiter l'utilisation des noix de coco.
3°_ Mise en clôture des zones à bétail qui protègera les cultures vivrières des porcs
sauvages, enfin il vise la destruction des rats et roussettes.
Tout ce dispositif sera intégré au réseau d'animation de la "société indigène de
prévoyance" qu'il met en place et qui bénéficiera d'une aide budgétaire spéciale de
Nouméa. Grâce à ses mesures, une amélioration sera vite notée, favorisée surtout par la
reprise des cours du coprah, la lutte contre le gaspillage des noix et le passage des porcs à
une alimentation au manioc. Payé 320 francs la tonne en avril 1935 contre 300 francs peu
auparavant, le coprah bondira à 800 francs en octobre 1936 puis à 1000 francs en
1 Cf: David 12.5. du 13 janvier 1934
2 Cf: Renaud 12.11. du 16 août 1934.
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