Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

quelques bribes et que seule la présence missionnaire, modeste par rapport à Wallis, ait
longtemps produit le gros de l'information existante.
SECTION 1 - UNE MARGINALITE TOUS AZIMUTS
La marginalité futunienne, au moins jusqu'à 1960, fut aussi bien physique,
qu'humaine et institutionnelle.
§ 1. Un milieu difficile
L'île est un bloc soulevé festonné par une frange côtière étroite, voire presque
inexistante, et dominée par un plateau basculé auquel on accède par des sentiers tracés sur
des pentes parfois abruptes et boisées où se cachent les cultures autochtones faites sur des
brûlis à l'emporte-pièce... Des torrents au lit encombré de gravats rocheux qui y sont
transportés jusqu'au rivage lors des fortes pluies ou des déluges cycloniques servent de
sentiers sur les pentes pour accéder au plateau. Notons qu'à partir du début du 19 ème
siècle, l'île soeur d'Alofi perd les restes de sa population décimée jadis par les maladies
et les guerres. Il en résulte que près de la moitié du territoire insulaire n'était plus peuplée
et ce jusqu'en 1980.
L'île est souvent ravagée par les dépressions cycloniques, une fois tous les dix
ans écrira péremptoirement le résident de Sainte Marie1. En tout cas, certains cyclones du
fait de la configuration de l'île sont particulièrement dévastateurs; détruisant tout à terre,
perdant ou engloutissant les pêcheurs surpris; retenons par exemple celui d'avril 1907
seulement connu à Nouméa le 23 mai 1907 mais annoncé à Fidji par une goélette rentrant
de sa tournée 2 . L'aviso "Vaucluse" fut alors dépêché par Nouméa à Wallis pour prendre
le résident Viala et l'amener à Futuna car on a craint un moment "une ingérence
1 Cf: Lettre de Sainte Marie au gouverneur du 8 avril 1897. Fonds Bouge.
2 Cf: Viala 4.18. du 23 mai 1907
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