Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Il est évident que ce développement des lignes de commerce devait
provoquer sur certaines liaisons d'âpres compétitions (Nouvelles-Hébrides, Pacifique
central) et que des méthodes souvent peu orthodoxes en découlaient.
Tel fut le cas avec l'apparition de la "Lever Bross" qui développa fin du
siècle d'importantes plantations de cocotiers aux Salomon. Aux îles Gilbert c'est entre "B
and P" et la firme chinoise "Ong Chong and Co" de Sydney qu'il y eut rivalité. Puis la
concurrence s'engagea aux Marshall entre marins allemands et anglais et des incidents
éclatèrent du fait de taxes allemandes. De fâcheuses réputations se créèrent, ainsi "B and
P" fut traité de : "Bloody pirates of the Pacifie", la société "W.R. Carpenter" qui fut
commercialement sa rivale se vit attribuer une mauvaise réputation: "Would rob christ !".
A terre, les agents des navires rivaux se livraient une concurrence féroce avec utilisation
des notables autochtones... des mauvais coups, des faillites, des abus de confiance en
résultèrent1.
§ 3. Le règne des "coprah-makers"
Si, à partir de 1860, on a pu noter les débuts d'une économie de plantations dans
de nombreux archipels, souvent ces tentatives butèrent sur le côté purement conjoncturel
de la spéculation (coton lors de la guerre de Sécession), sur les aléas climatiques et
agronomiques propres à certaines cultures (cas de la Nouvelle-Calédonie et de la
Nouvelle-Guinée), sur le problème des terres et la résistance autochtone aux entreprises
extérieures de dépossession foncière (Samoa, Fidji, Nouvelle-Calédonie). Or, il
apparaîtra qu'un produit avait sa terre d'élection dans le Pacifique: le coprah, obtenu par
traitement de la noix de coco. Or le cocotier était répandu sur la plupart des îles
constituant un peu le produit-miracle de l'Océanie. Avec la forte demande mondiale en
oléagineux, les régions tropicales en voie de colonisation devaient souvent être engagées
dans la production d'huile végétale et en particulier, grâce à leurs ressources propres, les
cf. Munro D. : Tom Dewolfs Pacifie venture. Pacifie Studies. Vol. 3 - n? 2: 22-40; 1980
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