Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

journaux électoraux, quelques pétitions s'éfforcèrent de donner une consistance électorale
à cette idée. Mais ces tentatives marquées par l'apparition de listes "Ententes Wallisiennes
et Futuniennes" ou de listes centristes "Fédération pour une Nouvelle Société
Calédonienne" (ou F.N .S.C.) ou "Entente toutes Ethnies" aux élections municipales ou
territoriales n'ont guère eu de succès durables jusqu'en 1988 car jamais les listes
purement wallisiennes et souvent divisées ne réunirent plus de quelques centaines de
voix. Echec dû à la fois à la personnalité de leurs dirigeants (parmi eux un ex-prêtre
défroqué, talentueux mais au passé critiqué) comme au refus des leaders mélanésiens de
passer un accord offrant garanties et participation à la communauté wallisienne dans le
cadre d'une indépendance future.
Tactique significative d'un rejet pur et simple si l'on sait que le poids électoral des
Wallisiens-Futuniens est important à Nouméa, décisif dans les communes périphériques
de banlieue. Aussi "l'indépendance canaque" a-t-elle depuis 1978 été associée à l'idée
d'expulsion massive des Wallisiens en cas d'indépendance, situation peu négociable pour
ces derniers qui les a incités à faire encore plus bloc que jadis avec les tenants de la
"Calédonie dans la France"}. A partir de 1960, les Wallisiens installés en Nouvelle
Calédonie seront en effet l'objet de sollicitations souvent pressantes. Elles viendront
d'abord des milieux politiques conservateurs et anti-indépendantistes qui depuis
longtemps s'intéressaient aux affaires des Wallis avec le maire gaulliste de Nouméa,
R. Laroque et les milieux soutenant le sénateur H. Lafleur et son puissant réseau
politique (comme économique). L'élection de B. Brial en 1967 comme député de Wallis-
Futuna, les liens serrés qu'il entretenait depuis longtemps avec les mêmes milieux
facilitèrent l'intégration politique au front anti-indépendantiste quelque peu multiforme et
informel jusqu'en 1974, mais qui va se cristalliser à partir de 1977 en rassemblement
anti-indépendantiste actif et dominant sur la région sud et la côte ouest calédonienne.
C'est le nouveau député Jacques Lafleur qui créera la version calédonienne du
"Rassemblement pour la République" (R.P.R.) sous le nom de R.P.C.R.
1 Les évènements de Thio à partir de 1984 ont renforcé celle idée, les Wallisiens y étaient une cible
privilégiée el victimes d'exactions aux caractères symboliques bien choisis ...
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