Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

CHAPITRE V - BILAN D'UNE MIGRATION
Il est difficile de faire le bilan de la migration des Wallisiens et Futuniens après
plus de trente ans de mise en place de ce phénomène. Si l'on s'en tient aux paramètres
classiques permettant d'analyser un tel mouvement, la réponse qu'on pourrait donner
serait celle d'une migration-enracinement réussie. De nombreux facteurs plaident en effet
pour ce diagnostic dans de nombreux domaines.
SECTION 1. L'ENTREE DANS LE SALARIAT
Lente, difficile en tout cas, l'insertion économique s'est faite par lents glissements
d'effectifs de travailleurs insulaires, de plus en plus significatifs dans les différents
secteurs de l'emploi de la main- d'oeuvre calédonienne.
De 1956 à 1976, les recensements attestent au moins d'un quadruplement de la
main-d'oeuvre active originaire de Wallis-Futuna. Si la sensible augmentation de la
population wallisienne de Nouvelle Calédonie justifie en partie ces chiffres, on peut noter
le profil nouveau pris lentement par leur emploi et ses différents types. En 1956, près de
la moitié des salariés wallisiens (si l'on défalque les Néo-Hébridais comptabilisés avec
eux), était employée dans les industries extractives minières, et près de la moitié des
autres dans la construction et les travaux publics. Aussi dans de nombreux secteurs les
Wallisiens étaient absents ou très peu représentésnotamment dans les services (sauf la
Santé). A partir de 1963, cette situation se transforme lentement, la crise minière de
l'époque voit diminuer les emplois d'extraction, aussi les Wallisiens, en petit nombre
certes, rentrent dans beaucoup d'emplois de service où ils étaient absents jusque là.
Ainsi, ils commencent à devenir nombreux dans les industries métallurgiques ou
mécaniques.
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