Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

l'élection de Patita Lavina! ... Si l'allégresse fut générale, il est probable qu'elle ne fut
pas partagée par les officiels français... Aussi le gouverneur entendit-il apporter séance
tenante des retouches au traité de protectorat. Le roi voyait ses pouvoirs limités par les
prérogatives nouvelles du résident qui réunissait le Conseil, avait un droit de regard sur
toute question intérieure d'intérêt public, enfin le drapeau wallisien (fond rouge avec
croix mariste blanche) était écartelé des couleurs françaises.
Si ce texte rognait l'indépendance du roi et limitait au spirituel le pouvoir de la
mission, il ne pouvait cacher l'échec majeur de l'administration avec un roi hostile et
conforté dans sa position légale. Aussi le résident ira de déceptions en déceptions après le
départ du gouverneur' et accusera le roi de ne pas respecter le nouveau traité, de faire des
prélèvements d'argent abusifs, de favoriser les nouvelles corvées demandées par la
mission..Le 14 juillet sera boudé par le roi et l'évêque Blanc en visite a négligé de le
visiter...
Brochard en fait, avec le remplacement du gouverneur Bonhoure par le
gouverneur Brun, espérait circonvenir se dernier en sa faveur. Pour cela, il va découvrir
un nouvel instrument: créer un impôt de capitation qui dispenserait les insulaires "des
corvées écrasantes et gratuites" car pour lui la capitation est souhaitée comme une
libération par la majorité et elle serait: "l'arrêt de mort de la mission maristes aux Wallis,
de mort politique et surtout commerciale" 2.
Le gouverneur resta prudent et sur ce, le résident décida de partir en congé pour
"s'expliquer à Paris" en fin 1910 ! Son départ coïncida comme nous l'avons vu à une
réaction des commerçants contre le roi et la mission que le secrétaire interprète Joubert
appuiera.
1 Cf: Brochard 5.20. du 25 juillet 1910.
2 Cf: Brochard 5.21 du 1er septembre 1910.
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