Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

tradition païenne et de moeurs jugées laxistes pour la bonne morale ; le régime de
l'internat des élèves y pourvoira. Quant à l'enseignement, il débuta très tôt comme
l'établit un passage d'une lettre d'un des premiers missionnaires! : "Nous avons aussi
formé des écoles, ce qui nous eût été difficile sans cela. Aujourd'hui toute notre jeunesse
sait lire dans son langage et se sert très bien des petits livres dont je t'envoie un
exemplaire.
Je fais même en ce moment une classe de lecture latine, et je ne suis pas mécontent
de mes écoliers. Nous avons adopté une espèce de méthode mutuelle pour nos écoles.
Elles sont divisées en trois classes, et chaque classe en quatre ou cinq divisions, ayant
chacune son maître.
Les maîtres sont pris parmi les plus savants, ce qui pique beaucoup l'émulation.
Trois fois par semaine, après la messe, toute la jeunessse se rassemble dans les écoles
(trois écoles de garçons et trois de filles). Là on s'exerce à lire pendant trois quarts
d'heure environ.
Tous les soirs, après le chapelet que les néophytes ont l'habitude de réciter chaque
jour en famille, on voit dans toutes les maisons la jeunesse réunie autour du feu ou de la
lampe, s'exerçant encore à la lecture et au chant de nouveaux airs de cantiques". Ce
système était baptisé du nom "d'école". En fait dans l'esprit de ses fondateurs puis de
leurs successeurs, il s'agissait dans le plein sens du terme d'une école chrétienne, où la
foi, la morale et leurs pratiques régulières étaient l'objectif principal.
Les Pères n'ont jamais eu souci d'éduquer pour former à des métiers sauf
artisanaux; le contexte de l'île d'une pan, l'absence de communications d'autre part
furent pendant longtemps les freins a une valorisation active: "il fallait instruire des
esprits incultes et étrangers aux idées que les sens n'évoquent pas. Il fallait enlever aux
1 Cf : Lettre du R.P. Mathieu - op. cit. p. 502.
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