Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

circonstances comme des personnalités que se noueront des ententes ou des
compromissions, sources de tensions, voire de crises.
En terme de fonctionnement pratique, ces trois entités auront des rapports
informels mais aux implications non négligeables compte tenu de l'imbrication de leurs
intérêts et de leurs fonctions. Ainsi, en réalité comme en pratique, la monarchie n'était pas
que la doublure pâlotte du pouvoir missionnaire comme l'ont cru nombre d'observateurs
superficiels. Le commerce quant à lui, contrôlait les rythmes de l'ouverture sur l'extérieur
de l'archipel; il apportait avec ses navires le courrier, le ravitaillement et les passagers;
les missionnaires, donc pouvaient mesurer ses facilités ... Il contrôlait l'argent pour les
cours du coprah, apportait les produits mis en vente dans ses magasins; il accordait ou
mesurait surtout le crédit plus ou moins usuraire qu'il consentait.
Les commerçants enfin étaient localement des métis "unis" à des insulaires donc
informés parfois mêlés de près aux affaires locales, politiques, voire religieuses. Or
l'arrivée des résidents, lentement d'abord, de façon plus marquée ensuite, va perturber
cet équilibre qui était devenu un modus vivendi.
En effet, à partir de 1906 les résidents entendront, plus ou moins appuyés par
Nouméa qui devra abandonner son indifférence, exercer leurs prérogatives. A quoi se
résumèrent-elles pendant longtemps, c'est à dire de 1906 à 1933 '1
Le contrôle fiscal pour lever impôts et taxes.
Le contrôle économique pour nourrir la fiscalité donc mettre en place une
politique de productivité coloniale.
Le contrôle politique des acteurs de l'archipel.
L'extension des services publics de souveraineté: la santé, l'école publique, la
police.
Ainsi l'action des résidents va s'avérer difficile et le succès incertain et aléatoire
car les résidents passent...
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