Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SECTION 3. LES DIFFICULTES DE LA MIGRATION
Les difficultés propres à l'installation des migrants wallisiens vont apparaître crès
vite dès 1949 avec les premiers contacts entre les employeurs et leur nouveau personnel.
Les rapports de police de l'époque ont consigné les menus incidents qui ont pu ainsi les
opposer.
Il en ressort que la dispersion des travailleurs au sein des propriétés agricoles ou
d'entreprises qui fut faite en 1947-48, méconnaissait les principes de base de la
psychologie de ces nouveaux venus. L'isolement sera un des premiers facteurs d'échec,
nombre de Wallisiens isolés vont quitter les propriétés pour aller se louer à d'autres
exploitants mieux situés géographiquement ou utilisant déjà des compatriotes.
Un autre facteur important d'inadaptation apparaît avec la difficulté de
communication propre à une main d'oeuvre qui ignore presque totalement l'usage du
Français... Un autre point de friction est lié à la nourriture car, main d'oeuvre utilisée
pour les gros travaux, les Wallisiens exigent des rations carnées élevées. D'autres points
de friction apparaissent avec le tempérament versatile et parfois querelleur que certains
attribuent à ces travailleurs surtout lors de travaux en équipe. Mais c'est l'instabilité des
travailleurs, leur refus de l'isolement et leur souci de se regrouper qui constituent la cause
principale d'échec.
Précisons que les premiers contrats étaient établis pour une durée de trois ans et
prévoyaient une solde de 600 francs par mois dont 200 retenus pour former un pécule à
expiration de l'engagement. "Deux tricots deux shorts par an" pour l'habillement (deux
robes "popinée", c'est à dire mélanésienne, pour les femmes) étaient prévus à la charge
des patrons.
Bien qu'expliquées et acceptées avant l'engagement à Wallis, ces dispositions
donnèrent lieu aussi à quelques différends.
A partir de 1951-52, la seconde phase de la migration, si elle évita par son
caractère plus familial les effets de l'isolement et dirigea les travailleurs en priorité sur les
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