Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Son neveu, Raoul Joubert, dont la femme mourra en couches, deviendra sous
Viala l'interprète du résident, puis en tant que chancelier jouera un rôle assez important].
Mais l'évènement intéressant est certainement l'installation en 1908 de la société
Lever Brother à Wallis dont l'agent sera Julien Brial. L'arrivée de ce concurrent va
provoquer d'après la "chronologie" une entente des firmes Robbie et Kaad pour gêner le
nouveau venu.
Julien Brial était né près de Perpignan et il partit jeune avec un frère travailler
d'abord dans le commerce de la laine en Australie.
Puis, il aurait fait du commerce aux îles Fidji 2 avant de s'installer en 1909 ou
1910 à Uvéa où très vite il jouera un rôle marquant aussi bien dans les affaires
administratives et commerciales que, par un mariage avec une princesse locale de lignée
royale, dans la politique Uvéenne, ainsi que nous l'avons vu.
En 1912, la prospérité du coprah augmentant, deux nouvelles compagnies de
commerce, "chinoises de Sydney" viendront aussi s'installer dans l'île.
Ce n'est qu'en 1932 avec la crise de l'oryctes qui frappe le coprah et la création
d'une ligne unique de navigation sur Nouméa que le tableau du commerce va changer. La
société Burn's Philip rachètera l'affaire de J. Brial3, les commerçants chinois
disparaîtront ne laissant que quelques uns de leurs ex-employés chinois mariés à des
1 D'après son petit fils, M. Max Sheckleton de Nouméa, les Joubert venus d'Australie avaient séjourné à
Nouméaoù ils auraient eu quelquesdéboiresd'où leur arrivée à Wallis... Un frère de Joubert a disparu
en mer avec un navire reliant Wallis à Futunaaux Nouvelles-Hébrides.
2 Nous n'avons eu sur Julien Brial que des renseignements très parcellaires d'un de ses fils, M. Benjamin
Brial, député de Wallis-Futuna de 1963 à 1989. Père de 10 enfants, il vendit un commerce en 1933,
s'installa à Nouméa. Un de ses fils, Victor, devint policier et fut comme son frère, engagé volontaire
dans le bataillon du Pacifique. Une de ses soeurs épousa le résident David, et ouvrit après 1950 un
restaurant à Paris... Etonnante destinée d'une famille "demie" revenue à Wallis après 1945 et qui
pèserad'un grand poidspar son rôle dans la vie locale.
3 Mais J. Brial avait passé une promesse de vente avec la Maison Hagen qui par lettre de Mai 1933
exigea7000 francs de dédommagement! (archives du résidentRenaud)
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