Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

1) Le roi et les chefs créeront et tiendront trois comptoirs, soit un par district, qui
recevront le coprah et importeront les produits vendus.
2) Les marchandises seront payées par le coprah fourni exclusivement aux chefs.
3) li est interdit sous peine de punition de vendre du coprah aux commerçants.
A la demande du résident ému par ses mesures, le roi vint les confirmer, mais
devant la vive réaction de Mallet, il accepta que ses sujets soient libres" de vendre leur
coprah". Mais il refusa l'aide et les conseils du résident pour la mise en place de cette
société sans trésorerie initiale... Mais le roi peu après interdisit la vente du coprah aux
commerçants et menaça un Wallisien qui ne voulut pas obéir, enfin il se prépara à
destituer le trop bavard Kivalu tout en refusant de se rendre à une nouvelle convocation
du résident...
Ensuite, le roi prononcera un "tapu" de deux ans sur les ventes de coprah aux
commerçants et proclamera qu'il ira avec son ministre Kulitea, à Nouméa, signifier au
gouverneur "qu'ils n'ont plus besoin d'un gouvernement deblancs chez eux" !
Enfin, l'ex-roi Sosefo Mautamakia parent du roi actuel "et grand ami de la France"
approuve cette politique portée à la connaissance de Mallet par le Kivalu comme par le
Père Henquel et les missionnaires! Aussi le résident ne cache pas son inquiétude devant
ces excès car il redoute des troubles "entre les partisans et les manants" car le roi vient de
frapper d'amende à 25 francs "30 à 40 individus" ne respectant pas le "tapu".
Mais à Mua, le chef Palatina ne suit pas le mouvement comme à Hihifo"deux
excellents chefs, Mukoi et Paino". Aussi seule l'arrivée de la canonnière et la prise de
sanctions peuvent enrayer cette crise qui dépasse le résident. Peu après.' Mallet signala
l'aggravation de la situation car les chefs n'ont plus de quoi payer sauf en bons, le coprah
qu'ils reçoivent, comme ils ne peuvent acheter des marchandises pour leurs comptoirs;
enfin il y a abandon des cultures vivrières pour récolter le maximum de coprah donc la
crainte de disette à terme. Aussi le résident se fait pressant pour demander l'arriver de la
canonnière !
1 Cf: Mallet 7.14. du 16 mai 1921
- 246-