Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

quelques informations sur l'état de l'île 1. Ainsi le religieux rappelle l'ancienneté de la
crise liée à l'état de guerre qu'a subit l'île : "Depuis 1940, date de lafermeture du magasin
de Burns Phillip, la population s'est habillée à l'aide, soit de dons qui lui ont été faits de
Wallis, soit de vêtements obtenus à bord de navires de passage par le moyen d'échange
avec des tapas indigènes, soit surtout de sacs à coprah usagés, cédés à prix d'argent par
le représentant de Band P". Mais jamais la nourriture n'a manqué, note le missionnaire.
Celui-ci à fait reprendre aux Futuniens l'entretien des cocoteraies malgré l'absence
d'instruments de travail.
Avec regret, l'époque des travaux exécutés sous les résidents David et Lamy est
évoquée car les sentiers sont en mauvais état et le warf est très abîmé.
Mais au point de vue social, le Père (qui est résolument passéïste l) se félicite de
la pureté des moeurs conservées à Futuna grâce à l'isolement de l'île et évoquant les
troubles politiques qui ont éclaté en Afrique ou en Asie se félicite de l'absence de besoins
de ses ouailles...
Courant 1948, malgré une forte agitation politique l'administration note les
premiers progrés de l'économie de l'archipel. Certes des difficultés persistent, d'autres
apparaissent avec la venue de la famille Brial à la tête du commerce local racheté par des
intérêts de Nouméa (maison Lavoix)...
Les premières exportations de coprah ont eu lieu mais c'est Futuna qui a donné
l'essentiel avec 450 tonnes contre 23 seulement pour Wallis... On relance aussi la pêche
aux trocas pour améliorer les maigres revenus locaux.
Autre fait capital à court terme, il y a eu entre juin 1947 et mai 1948 le départ de
186 Wallisiens soit sous contrat, soit comme militaires appelés (ce qui est une
première...).
En 1949, se confirme la lente amélioration des ventes de coprah à Wallis. Mais les
prix des produits importés deviennent très chers (+ 150 % par rapport à Nouméa) 2. Un
1 Cf: Rapport du Père Cantala au résident à Wallis du 13 mai 1948. Le religieux était aussi délégué du
résident.
2 Cf: Rapport de prise de service du résident Cresson du 20/4/1949.
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