Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

seraient établis à Alofi au nombre de 400 (?) et qui furent massacrés (par jalousie, crainte
de leur emprise, souci d'avoir leurs femmes.... ?) mais dont on dit que des femmes
furent adoptées ce qui expliquerait les traits dits "chinois" (ou Siana) de certains
Futuniens1. Pour Bécu , cette tradition serait vieille de "350 à 150 ans ..."
Les agitations royales se poursuivront longtemps, ainsi Marchat note en juillet
1929 la déposition du roi d'Alo, Papillio pour d'obscurs motifs et son remplacement par
Soane que le Père Jacquemin délégué par intérim 2 annonce au résident qui veut refuser
de le reconnaître. Or pour le Père Jacquemin l'incident est banal :"la population a été à
l'écart de l'événement. Les raisons vraies sont difficiles à connaître et souvent contraires
à ce qu'il est dit. Le seul désir semble être l'ambition de certains chefs. C'est ainsi que la
plupart du temps ils ont changé leur rois. J'ai connu sept rois à Alo qui ont été détrônés
ainsi, quelques uns ont été rois deux fois et même trois". Mais pour le missionnaire
jamais l'administration n'est intervenue :"il n'y a pas d'antécédent de l'immixtion du
protectorat". Aussi a-t-il refusé de s'engager mais souhaite-t-il pour modérer les effets du
système que le résident définisse quelques règles simples... Finalement, Marchat se
rendit à Futuna pour examiner l'affaire, vérifia, qu'une majorité des chefs et de la
population n'acceptait plus Papillio. Mais son successeur, Patolemeo Malae décédera au
bout de vingt jours et le résident se bornera à constater l'élection de Soane . Lors du
séjour de Marchat, pour d'obscurs motifs, des jeunes d'Alo voulurent "envahir" Sigave ;
mais une religieuse éventa le complot, les chefs s'interposèrent et condamnèrent quatre
"agités" a des travaux forc és''. Ainsi la fragilité des royaumes, est liée a de nombreux
facteurs, souvent dérisoires et d'ordre subjectif pour l'Européen. Malgré ces coupures
institutionnelles, règne aussi une sorte de nationalisme, voire de chauvinisme "futunien"
face à l'extérieur.
1 On peut évoquer aussi à ce propos l'origine des petits boas de Vele, une espèce de porcs disparus, les
puits d'Alofi, le graphisme de certains lapas... Tous éléments prêtés aux "chinois", plus
vraisemblablement des micronésiens (des Mariannes ?)...
2 Cf: Marchat 10.2. du 17 septembre 1928.
3 Nous retiendrons que ces petits troubles sont toujours endémiques ; en 1978 une grosse bagarre avec
destruction de la salle des fêtes d'Alo justifia l'envoi de quatres gendarmes mobiles ... En avril 1987,
une crise plus "complexe" a éclaté à Sigave entre les partisans d'un "roi" non reconnu coutumièrement
et ceux du roi en titre Cf: Les Nouvelles de Wallis-Futuna. N°10 Nouméa 1987.
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