Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

SECTION 2. L'INSERTION DANS L'ESPACE URBAIN
Nous avons relaté les résultats de recherches faites en 1977 et 1978 dans ce
secteur et qui auraient mérité, si le contexte l'avait permis, d'êtres reprises. Il apparaît
aujourd'hui qu'une partie non négligeable des familles wallisiennes possède en propriété
ou co-propriété son domicile (15 à 25 %) à Nouméa, ou en périphérie, où de nombreuses
maisons de fortune sont érigées sur des terrains achetés au Mont Dore, à Dumbéa ou à
Paita. De nombreux Wallisiens étaient aussi candidats ces dernières années à l'accession
à la propriété sur les lotissements du F.S.H. à la Rivière salée. Possesseur d'un logement
individuel ou possèdant un terrain, que ce soit dans les lotissements sociaux, les vieux
quartiers de Nouméa où la périphérie, la famille wallisienne s'épanouit, crée un logement
accueillant, vite entouré d'arbres et de fleurs avec un carré de gazon pour les réunions de
famille. L'utilisation des moyens collectifs de transport, l'usage de la cantine ou des
restaurants, ne sont plus, grâce à l'acquisition de la langue française, un obstacle comme
au début de la migration. Les femmes parfois au volant de leur voiture, souvent avec
leurs enfants, n'hésitent plus à fréquenter les marchés, les super-marchés, les galeries
commerciales comme les plages et les stades. Tout un apprentissage de la vie urbaine a
été ainsi réalisé et de plus en plus les Wallisiens participent directement à cette vie et
s'efforcent par leurs édiles, leurs associations de faire entendre leurs voix.
Si la vie urbaine a ainsi créé et favorisé l'insertion sociale aidée par le tempérament
polynésien et la nécessité de l'adaptation, la communauté wallisienne ne se fond pas dans
la société multiraciale sauf au niveau de quelques individus qui par mariages mixtes, en
nombre croissant d'ailleurs mais restant limité encore l, prennent leur autonomie; mais,
rares sont ceux ou celles qui coupent les relations avec leur communauté. Insertion
sociale certes mais notons-le, faible pour ne pas dire insignifiante pour la place dans la vie
commerciale où peu de Wallisiens-Futuniens tiennent des commerces ou dirigent des
1 5 à 6 % des femmes environ d'après l'INSEE.
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