Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

qu'un soupçon de classe, les enfants restent ignorants". Par contre, à Futuna, la situation
apparaît meilleure, les Pères plus actifs malgré des mésententes et les difficultés dues aux
chefs Futuniens.
Aussi, le Père Nicolas, compte tenu des menaces que fait peser Nouméa sur les
écoles religieuses, conclut qu'il est nécessaire que la mission de Wallis se reprenne: "Il est
grand temps d'avoir enfin de vraies écoles internes partout et bien soignées à tous égards et
non pas des semblant d'écoles".
Ainsi, c'est une des critiques de Viala en 1907-1908 qui est confirmée et amplifiée
par un religieux de haut rang.
Le Père Nicolas effectuera une nouvelle visite en 1918 dans l'archipel, il n'y
constatera guère de progrès. Au contraire, dans l'oeuvre scolaire de la mission dont il
dénoncera: "le soi-disant" système d'école! qui s'est aussi bien dégradé à Futuna, au
regret du Visiteur qui, fataliste, constate que "c'est l'histoire de tous les coins du monde".
Quant à Wallis, la situation y est encore pire qu'en 1913 lors de sa première visite:
"...d'école, il y en a peu et très peu pour ne pas dire point. Il n'y a pas de bancs, pas de
livres" et les enfants sont laissés à eux-mêmes sur les plages ou dans les brousses, note,
amer, le Visiteur.
Ces critiques trouvent à Wallis même un écho direct avec le Père Fillion qui
devient, avec l'état de santé du Père Supérieur Henquel, responsable de l'enseignement de
la mission, poste difficile car le Père Fillion critique aussi les idées pédagogiques de son
évêque, Mgr Blanc ! Aussi, le Père Fillion portera le débat à Sydney auprès du Père
Provincial-. amplifiant les critiques du Père Nicolas, évoquées plus haut: "huit sur dix
(des élèves) quittent Lano après deux, trois ou quatre ans. Le séjour à Lano de ceux qui
partent ainsi ne porte pas beaucoup de fruits: ils sont trop jeunes". Mais, constate le Père,
ils ont été moralement protégés. Quant à ceux qui restent, "ils parlent difficilement (le
1 cf : rapport du R.P. Nicolas du 1er mars 1918. A.P.M. Rome
2 cf: lettre du R.P. FiUion du 30 décembre 1918 au très Révérend Père Provincial. A.P.M. Rome
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