Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

amener à de plus justes proportions leur rôle. Dans nombre d'îles, sans la présence de
ces éléments "sans loi", les rapports naissants entre les deux civilisations, européenne et
océanienne, auraient probablement été beaucoup plus détériorés voire sanglants.
§ 4. Le reflux avec l'ordre civilisé
Cette époque de batteurs de grèves va plus ou moins vite s'effacer ou devenir
résiduelle avec le renforcement du contrôle et de la police exercée par les puissances
européennes dans le Pacifique. Ce sera le cas à Tahiti à partir des années 1840, plus tard
en Nouvelle-Calédonie où certains d'entre eux seront même exécutés (exécutions de
Hienghène de 1860), d'autres Européens se verront interdits de séjour par les
commandants d'avisos ou les consuls. La rapide progression de l'influence des
différentes missions religieuses, la mise en place de sociétés de commerce puissantes,
l'apparition dans les îles d'autochtones ayant la connaissance du français, de l'anglais ou
du "biche la mar" qui un temps et dans certaines places fréquentées devint la lingua franca
en usage, devaient inexorablement restreindre leur rôle et leur importance surtout dans le
Pacifique central avec la lente réduction de l'activité baleinière.
A partir des années 1880, leur rôle devient résiduel (sauf aux Salomon et en
Micronésie), ailleurs, fondus dans la population locale par métissage ou rendus prudents
par les changements de mentalité des autochtones, ils se réfugièrent souvent dans les
petits métiers plus ou moins lucratifs, plus ou moins besogneux du trafic des îles ou bien
dans l'artisanat naval. Ce faisant, ils continuèrent ainsi à jouer de petits rôles souvent
irremplaçables pour la mise en place des diverses colonisations dont ils seront parfois des
auxiliaires précieux comme "coprah maker" par exemple.
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