Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

2°) L'archipel joue un rôle important et peut-être capital dans l'évolution future de la
Nouvelle-Calédonie. Une large partie des migrants comme des Wallisiens­
Futuniens nés sur le territoire y voteront lors du référendum constitutionnel
de 1998. Leurs poids arbitrera entre indépendantistes et "loyalistes à la
République" d'une manière décisive car ils sont en position d'arbitres si les
clivages actuels sont conservés (ce qui n'est plus aussi évident).
3°) Actuellement et pour longtemps, "les Wallis" resteront des îles étroitement
imbriquées dans le budget Français, même en cas d'évolution à terme vers une
décentralisation menant à la pleine autonomie interne.
Si une "indépendance - association" en découlait ultérieurement, elle ne paraît pas
devoir signifier une rupture avec Paris, même s'il y a élargissement de la
provenance de l'aide extérieure.
4°) Y-a-t-il un autre destin envisageable? L'archipel pourrait-il s'insérer dans un cadre
indépendant régional? Plusieurs formules existent théoriquement:
a) La création d'une confédération du Pacifique central regroupant Fidji,
Tonga, les Samoa Occidentales, les Tokelau, Tuvalu et éventuellement Niue...
Cette confédération qui répondrait peut-être au souci d'un arrangement (à inventer)
à Fidji entre Mélanésiens et Indiens regrouperait Mélanésiens, Polynésiens,
éventuellement Indiens de Fidji. Mais elle nécessiterait la remise en cause des
courants privilégiés qui actuellement structurent cette zone vers les Samoa
Américaines et les Etats-Unis, vers Auckland ou Sydney pour Tonga et Fidji... Elle
créerait une fausse addition sans synergie nouvelle apparente, compte tenu des forts
particularismes insulaires.
b) On peut penser aussi à une séparation des liens entre Wallis et Futuna... cas
de figure qui rejoindrait l'histoire ancienne, mais accroîtrait la dépendance et la
fragilité de chacune des deux îles.
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