Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

Plus tard, ses affaires périclitant, le Dr. Viala obtint que R. Joubert devienne
d'abord son interprète, puis celui-ci aidé par le résident Brochard qui lui décernera un
brevet de républicanisme sera intégré comme employé de la chancellerie de Wallis, poste
qu'il occupera jusqu'en 1930 avant d'être affecté à Nouméa. A partir de 1910, la crise
créée à Wallis par la confrontation entre le résident Brochard et le roi imposé par le Père
Bazin, Soane Patita, se répercutera sur le milieu commerçant alors que le résident est parti
"s'expliquer à Paris" et que l'interprète Joubert assure l'intérim jusqu'à la venue du
remplaçant provisoire Bouge. Le nouveau commerçant français Julien Brial qui
représente la"Compagnie Levers Pacifie Plantation" de Sydney, filiale de Burn's Philp
fera état en 1911 par lettre à Joubert des obstacles soudain mis à ses activités1.
On lui impose un salaire de 5 à 10 francs par jour alors que le prix normal serait
dans "les îles" de 2 francs soutient-il! De plus, pour la fabrication du coprah séché, sur
ordre coutumier, il doit accepter un travail collectif ce qui ne garantit plus la bonne
qualité.
A Hihifo, on lui a refusé d'utiliser pour l'embarquement du coprah son personnel,
mais des gens du cru à payer 25 francs par jour! Si le roi consulté lui a donné raison,
dans le coprah livré ensuite, Brial a trouvé des cailloux et de la terre !
Enfin, le roi a interdit aux jeunes gens et aux femmes seules de venir à son
comptoir acheter les produits... Aussi demande-t-il devant tant d'iniquité une intervention
du résident et Joubert appuiera auprès de Nouméa le commerçant en demandant de fixer
par arrêté à 2,50 francs, le prix de la journée de travail.
En 1911, nouvelle plainte à Joubert; cette fois, elle émane du représentant du
capitaine Kaad, de Charles Peterson (qui ensuite s'établira à Futuna) et d'un certain
Sangker de la même société qui a propos de pesées de coprah ont été insultés et menacés
par des gens de Mua 2 .
1 Cf: Brochard 5.23 du 10 janvier 1911
2 a: Brochard 5.26 du 16 février 1911
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