Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

CHAPITRE III : LE PACIFIQUE.MONDE OU LA
NORMALISATION COLONIALE
A partir du milieu du 19ème siècle l'intérêt des puissances coloniales s'active
envers le Pacifique. Les causes en sont multiples et bien connues : l'Europe qui
s'industrialise cherche de nouveaux débouchés pour ses produits et elle a besoin aussi de
produits coloniaux parfois rares et coûteux car apanages des vieilles puissances
coloniales. A ces considérations économiques s'ajoutent pour les grandes puissances au
moins, les ambitions impérialistes et le souci de contrecarrer les prétentions naissantes
des autres nouvelles puissances. Disposant de ses colonies australiennes, la Grande-
Bretagne est déjà de plain-pied dans le Pacifique sud, ne serait-ce que par les intérêts de
ses commerçants, de ses flottes, de ses missionnaires. Evincée de Tahiti, puis de
Nouvelle-Calédonie, elle redeviendra vite vigilante et avec l'annexion de Fidji montrera à
partir de 1874 son souci de devenir la plus grande puissance du Pacifique ne serait-ce que
pour la sécurité et la satisfaction des intérêts régionaux de ses colonies d'Australasie. A
partir des années 1870 avec l'effacement français en Europe qui met un point final dans le
Pacifique aux grandes ambitions françaises et à la politique restée inachevée d'ailleurs de
Guizot et des points d'appuis, ce sont les Allemands qui commencent à s'intéresser
activement à la zone ainsi que les Américains, plus accessoirement les Belges 1 voire pour
mémoire les Italiens en Nouvelle-Guinée. Enfin les intérêts américains déjà devenus
majeurs à Hawaii, se font pressants aux Samoa et attentifs à la situation floue de la
Micronésie.
L'Europe avait en matière d'expansion coloniale déjà beaucoup à faire en Afrique
pour les Français et les Anglais et les affaires du partage des riches contrées asiatiques
comme des zones d'influences à se tailler en Chine occupaient suffisamment les états-
cf. : Michel E. : La tentative de colonisation Belge aux Nouvelles Hébrides et aux îles Fidji et
Salomon. Mission Michel Eloin. 1861. pp. 137-159. Académie Royale de Belgique n" 9 - 1948 - 1.
- 447-