Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

d) Une solution provisoire le résident régent
Après la crise de 1933, tout pourrait laisser supposer que Paris comme Nouméa
vont accéder à la demande du résident David d'annexion de l'archipel à la France.
En effet, profitant du décès du roi Michaele le 30 novembre 1933 et de la division
des notables, David va reporter sine die l'élection du nouveau roi, puis il créera un
mouvement de demande d'annexion à la France par une pétition signée par une majorité
de la population de Wallis...
La mission informée de la suspension du processus d'élection d'un nouveau roi,
se réfugia elle dans l'attentisme, "[es missionnaires resteront neutres" ... dira le Père
Fillion...
Néanmoins, Nouméa, pas plus que Paris n'accéda au désir de David et l'annexion
resta en suspens d'autant plus que le système mis en place par David fonctionnera
parfaitement jusqu'en 1940 avec en réalité un résident assurant les pouvoirs du roi.
La question de l'annexion allait reparaître en 1946 avec l'application à l'ensemble
colonial français de la constitution de l'Union Française où jusqu'au référendum de 1960,
Wallis-Futuna eut une place spécifique, étant considéré comme un Territoire d'outre mer
où les lois de la république étaient limitées par les pouvoirs traditionnels des souverains...
Notons et rappelons ici que le texte adopté par référendum à une massive majorité
maintenait l'existence du système royal et réservait l'organisation du statut de la propriété
foncière à un décret futur, qui ne fut jamais pris jusqu'à ce que cette clause soit supprimée
par un arrêté pris en 1978.
Ainsi l'archipel comme pour les Mélanésiens de Nouvelle-Calédonie, se voyait
reconnaître "de jure" un statut particulier dérogatoire limitant les pouvoirs du législateur à
ceux reconnus pour le statut personnel (en Nouvelle-Calédonie) ou les coutumes du
gouvernement wallisien et des districts royaux de Futuna...
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