Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

novembre et atteindra 1200 francs en janvier 1937 ! Grâce à cet emballement des cours et
à la reprise d'une bonne production (1503 tonnes en 1937), "la société deprévoyance" a
reçu des subventions importantes de Nouméa1. Aussi le revenu moyen théorique des
wallisiens tombé à 132 francs (avant l'impôt de 45 francs) en 1933 est remonté à 245
francs en 1935 et 749 francs en 1937 !
Futuna est plus prospère avec 1261 francs de revenu per capita en 1937 contre
746 francs en 1933. Mais corrige David, il y a eu aussi les dévaluations du Franc: "un
pagne qui valait 12 francs en 1936 en vaut 20 actuellement..." aussi propose-t-il un
allégement douanier comme de l'impôt personnel. En 1938, évoquant l'avenir, car il se
prépare à quitter l'archipel, le résident dissocie le court terme et le long terme. Pour le
court terme, il n'y a qu'une unique perspective, le coprah et son extension. Pour cela, il
faut régénérer les plantations anciennes et en créer de nouvelles soit 20 à 25000 cocotiers
à planter... La production pourrait alors atteindre 4000 tonnes. Les cultures vivrières, des
bananeraies, de petites plantations de coton ou ricin peuvent aussi être étendues en
utilisant les terres du Toafa...
Mais pour le long terme le souci de David est d'ordre démographique, car la
population est passée de 3000 habitants en 1842 à 6000 en 1937; or, avec une croissance
de 150 individus par an, la population atteindra 11500 habitants dans trente ans estime-t-il
et il sera difficile que les ressources locales puissent accompagner cette progression.
C'est donc avec une claire intuition que David estime que "les îles océaniennes
environnantes,pour la plupart dépeuplées, ne manqueraient pas à l'occasion de constituer
un exutoire naturel à une surpopulation éventuelle". Mais tout progrès du protectorat
passe par la mise en place "d'une armature administrative, économique et sociale bien
comprise" qui implique donc, dit le résident, une augmentation de la subvention de la
France au budget local car l'économie restera trop dépendante des aléas du coprah et de la
Zone Sterling.
1 Soit 93313 francs en 1935, 104 653 en 1936 et 82 000 en 1937.
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