Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

ex-marin, Sam Kaletoana ... Quoiqu'il en soit, les premiers rapports administratifs sur
Futuna décrivent des séquences forcément courtes et superficielles de cette lutte d'Alo et
Sigave.
Il apparait que les motifs où prétextes à ces tensions ou guerres chroniques (qu'il
faut relativiser dans un contexte insulaire de 1200 à 1500 habitants) à Futuna de 1860 à
1900, résident dans un litige pour la possession d'un terrain irrigué (zones à tarodières)
situé .' à Tuatafa , dans une zone de limite entre Alo et Sigave , dénommé "Tarodière
du A" . Cette position passait d'un camp à l'autre au cours des conflits entre les deux
districts. Or, en 1893, nous disposons d'une intéressante mais courte mention de ce
problèmef avec l'opération de police du "Scorff' venu de Nouméa avec le résident
délégué Val si (affecté à Wallis) pour arrêter les agissements d'un ancien chef d'un
district (?) Stefano Laoufu, qui acoquiné avec les deux commerçants allemands de l'île
(Oppennann était là depuis 1866, il aurait eu un second, Allemand ou Suédois, au nom
incertain de Eutientsen) s'était emparé du terrain litigieux.
Mais celui-ci aurait été déclaré "zone neutre" lors d'un passage du gouverneur
Pardon 3 selon les Futuniens. Cet acte dénoncé par les deux rois et le Père Queblier
entraîna l'arrestation et l'exil à l'île des Pins (Nouvelle-Calédonie) de Laoufu soupçonné
par ailleurs de menées anciennes contre le protectorat sous l'influence du trafiquant
Proctor.
Lors d'une visite en 1896, le résident De Sainte Marie sera à nouveau saisi d'une
menace de guerre à cause "d'une zone neutre en litige depuis 50 ans et où aucune culture
ne doit être faîte". Or Sigave "district vaincu" espère prendre sa revanche et provoque
Alo, "district vainqueur". Aussi le résident a dû arbitrer à nouveau le litige... Pour le
résident, un autre facteur d'agitation d'origine plus sociale réside dans le fait que nombre
de Futuniens (et des deux sexes d'ailleurs) ont servi pendant longtemps sur des
1 Cf : Angleviel, F. : Wallis et Futuna. op, cit, page 284. Il se pourrait aussi qu'à côté de sa valeur
agricole celle zone ait eu une valeur symbolique et magique ...? La mission se fit attribuer ce terrain
pour une école
2 Cf : De Keroman 2.4. du 28 novembre 1892.
3 Seul le gouverneur Nouet en 1887 se rendit à Wallis et Futuna pour y proclamer le protectorat. Il y a
donc une confusion dans la relation donnée.
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